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L’électro-rock atmosphérique de Dean Alamo scrute la célébrité

Le chanteur et musicien neuchâtelois Dean Alamo. [DR]
Lʹélectro-rock atmosphérique de Dean Alamo scrute la célébrité / Vertigo / 6 min. / le 22 mai 2023
Le Neuchâtelois Dean Alamo publie un deuxième enregistrement de six titres intitulé "Self". Il y navigue entre rock et électronique, instruments et machines, tout en dissertant sur les affres de la célébrité et de l’ego.

Après deux ans d’expérimentations sonores, Dean Alamo propose un mini-album très abouti qui marie électronique et sonorités organiques, tout en offrant des compositions aux inflexions très atmosphériques. Sur "Self", le chanteur et musicien poursuit son travail entamé en 2019 avec le producteur neuchâtelois Igor Haefeli, qui joue par ailleurs dans le groupe anglais Daughter. Cet enregistrement devrait être suivi l’année prochaine par un second volet baptisé "Love" qui clôturera sa réflexion sur la célébrité.

L'esthétique de son deuxième EP est à mille lieues du projet folk ambiant des débuts du chanteur qui s’appelait Juan Blanco. Elle plonge dans un univers dont les climats oscillent entre saturations et suspensions, mélancolie et lumières, pour aborder les thèmes de la gloire et de l’authenticité.

"J'avais envie d'écrire sur ce thème parce qu'il me questionne beaucoup, même si je ne risque pas de devenir célèbre. Si la célébrité peut être vécue de plein de façons différentes, on n'en connaît pas vraiment les ressorts. On en a généralement une idée très positive, mais ce n'est pas mon cas, car j'apprécie beaucoup trop cette liberté de mouvement qu'on perd au passage. La question de l'image qu'on renvoie de soi lorsqu'on fait partie de projets musicaux et que l'on vend ensuite sur les réseaux sociaux m'intéressait aussi", précise à la RTS Dean Alamo.

Soin apporté aux ambiances des morceaux

Dans le projet conceptuel de Dean Alamo qui lui permettra l’élaboration aussi d’un personnage scénique en proie aux tourments héroïques, il y a un soin minutieux apporté à chaque ambiance des morceaux qui accueillent autant des machines que du bugle, des guitares saturées que de la batterie. Et qui cohabitent habilement avec la voix, qui bénéficie elle aussi d’une attention particulière pour former six chapitres distincts du fil narratif déroulé par "Self": "C'est venu d'une façon naturelle. Dans la sélection des titres, il y a une logique dans la continuité. C'est important pour moi qui il y ait une écoute du début à la fin. J'avais envie de raconter une histoire avec différentes parties et chapitres et il était important que l'on comprenne qu'il y a une réflexion plus ou moins différente dans chaque chanson. Par rapport au traitement de la voix, il y a un travail sur son identité qui a été fait, avec une recherche de sons et textures différentes".

Très en avant ou plus effacée à l'arrière-plan, vindicative ou hésitante, claire ou voilée, la voix de Dean Alamo se fond dans les soubresauts plus ou moins glorieux de son double discographique expérimentant les feux de la rampe.

Olivier Horner

Dean Alamo, "Self" (Irascible Music).

En concert à La Grotte, Porrentruy, le 22 juin 2023.

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