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"Hideous Bastard", l'album existentiel d'Oliver Sim, membre de The XX

Oliver Sim, du groupe britannique The XX, sort son premier album solo "Hideous Bastard". [EPA - Clemens Bilan]
Vibrations - ''Hideous Bastard'', 1er album solo d’Oliver Sim de The XX / Vibrations / 5 min. / le 26 septembre 2022
Chanteur et bassiste du groupe britannique The XX, Oliver Sim publie son premier album solo baptisé "Hideous Bastard". Il y parle de laideur, de honte, de monstres, de sa séropositivité sur des arrangements somptueux qui contrebalancent le poids des maux.

"Hideous Bastard", soit "Hideux bâtard". C'est le titre qu'a choisi Oliver Sim pour ses premiers pas en solo. Quand le chanteur et bassiste du groupe britannique The XX a publié son single "Hideous" en début d'année, il avait provoqué un séisme dans le milieu musical, avec ses paroles débutant par "je suis laid" et se terminant sur la révélation de sa séropositivité.

"Je vis avec le VIH depuis mes 17 ans, suis-je hideux?", se demande Oliver Sim, écrasé par ce lourd secret durant la moitié de sa vie. Pour un premier album solo, le trentenaire londonien lâche en tout cas une oeuvre très intime et libérée de tout complexe. Pour l'accompagner dans sa mise à nu, il a aussi choisi la voix haut perchée de Jimmy Sommerville, ancien chanteur de Bronski Beat et des Communards, figure poignante de la lutte contre l'homophobie.

Fascination pour les films d'horreur

Le thème de la honte revient souvent dans "Hideous Bastard". Arriver à exprimer le mépris que l'on a pour soi, c'est beaucoup de mérite, dit Oliver Sim, mais il est aussi important de célébrer qui l'on est, d'être fier de soi. Il le dévoile d'ailleurs dans une chanson qu'il estime "joyeuse", écrite pour le petit garçon homosexuel qu'il était. Et pour la personne qu'il est maintenant.

Oliver Sim a aussi une fascination pour les films d'horreur et leurs bandes sonores, de "Psychose"  au "Silence des agneaux" en passant par "Carrie au bal du diable". Il a voulu distiller un peu de ces musiques d'épouvante dans ses titres. Chose faite par son producteur, Jamie xx, ami et acolyte de toujours au sein de son ancien groupe, producteur et remixeur de renom pour Drake, Rihanna ou Adele.

Peur d'être monstrueux

L'image du monstre revient régulièrement elle aussi, notamment au fil de titres pop très eighties lorgnant du côté de Depeche Mode ou New Order. Ces créatures en marge sont également bannies pour leur laideur, bien que puissantes. Si Oliver Sim a, dit-il, peur d’être monstrueux, de ne pas être aimable, de ne pas être aimé, on ressent pourtant tout le contraire sur "Hideous Bastard".

Les arrangements sont complexes, somptueux. Et sa voix suave de crooner qu'il a toujours voulu être colle parfaitement aux paysages de cet album des plus existentiels qui se clôt sur une chanson rayonnante évoquant les rêves adolescents.

Sujet radio: Yves Zahno

Adaptation web: olhor

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