A la découverte de la scène musicale ukrainienne

Alors qu'elle pratique le hip-hop depuis une dizaine d'années, la carrière d'Alyona Alyona décolle en octobre 2018 avec la publication sur YouTube de sa chanson "Ribki" qui devient très vite virale. Cette enseignante d'école maternelle rappe en ukrainien et ça marche.

Elle abandonne son métier, sort en 2019 un premier album, "Pushka", et part en tournée en Europe. Ses textes, son attitude et ses capacités vocales mais aussi son physique et son look, à mille lieues des stéréotypes liés au rap, impressionnent chez cette jeune femme de 31 ans que le magazine Vogue qualifiait en 2019 de "star du rap la plus improbable d'Ukraine".

Un deuxième album "Galas" est sorti en avril 2021.

"Onuka" signifie "petite-fille" en ukrainien. Un nom choisi par Nata Zhyzhchenko qui a toujours eu de l'admiration pour son grand-père qui fabriquait des instruments folkloriques.

Après avoir chanté dans plusieurs groupes (Tomato Jaws et Kooqla), elle décide en 2013 de créer un projet musical avec Eugene Filatov (The Maneken), producteur de son et musicien. Rejoint par d'autres instrumentistes, Onuka propose un mélange de musique folk et électro. Un premier album éponyme sort en 2014, suivi de deux autres ("Mozaika" et "Kolir").

A l'international, Onuka a attiré l'attention lors d'une performance réalisée avec l'orchestre Naoni durant l'un des entractes de la finale du concours Eurovision qui se déroulait à Kiev en 2017.

Pour Stéphane Gobert, journaliste et spécialiste de la culture ukrainienne, c'est une artiste qui "fait passer des messages très spirituels et philosophiques sur le réveil de la nation ukrainienne".

Les filles de Dakh (Dakh Daughters) se sont formées en 2012 à Kiev. Issu d'une compagnie théâtrale underground du même nom, ce collectif de sept femmes est dans l'héritage du cabaret punk tout en intégrant du rap et de la musique traditionnelle ukrainienne.

Les visages maquillés et s'accompagnant d'une quinzaine d'instruments, qui vont de la batterie aux maracas en passant par l'harmonica, les Dakh Daughters chantent en plusieurs langues, dont l'anglais, le français, le russe et bien sûr en dialectes ukrainiens.

Le groupe s'est fait connaître avec la chanson "Rozy Donbass" inspirée par le sonnet 35 de William Shakespeare. Ce titre se retrouve sous le nom de "Rozy" sur leur troisième album "Make up", sorti en 2021.

Plusieurs membres des Dark Daughters font aussi partie du groupe DakhaBrakha.

Composé de trois musiciennes et d'un musicien, DakhaBrakha est certainement le groupe ukrainien le plus populaire au monde. Il faut dire qu'il a déjà fait de nombreuses tournées à l'international et qu'on a pu l'entendre dans de nombreux festivals.

Ces artistes ont débuté au début des années 2000 et n'ont pas hésité à parcourir leur pays afin de collecter les chants folkloriques et traditionnels qu'ils ont transformés en une musique ethno mélangeant les styles afin de s'opposer à l'impérialisme culturel.

"Un groupe qui démontrait déjà avant la révolution de Maïdan d'une très belle adaptation du folklore ukrainien à la réalité artistique pour parler aux jeunes générations. DakhaBrakha arrive à captiver les foules", explique à la RTS Sébastien Gobert.