Publié

La Philharmonie de Berlin renoue avec le public "et ça change de Netflix"

La Philharmonie de Berlin a organisé hier soir un concert-test avec 1'000 spectateurs.
La Philharmonie de Berlin a organisé hier soir un concert-test avec 1'000 spectateurs. / 19h30 / 2 min. / le 21 mars 2021
Après des mois de musique sans spectateurs pour cause de Covid, la Philharmonie de Berlin a renoué avec un public préalablement testé samedi soir, le temps d'un concert. Les 1000 billets mis en vente se sont arrachés en trois minutes.

Au terme de l'heure et demie de concert, l'émotion était palpable, sur scène comme dans la salle. Le chef russe Kirill Petrenko et l'orchestre de la prestigieuse Philharmonie ont eu droit à une longue ovation debout, après des mois de sevrage imposés par la pandémie.

Ils venaient d'interpréter "Roméo et Juliette" de Piotr Tchaïkovski et la "Deuxième symphonie" de Sergueï Rachmaninov devant un public ravi de retrouver un vrai concert.

"Enfin une soirée que l’on ne passera pas devant la télévision ou Netflix", a ainsi confié l'un des spectateurs dimanche dans le 19h30. "Les temps sont vraiment durs sans culture, je suis très heureuse d’être ici car c’est un signal très positif", a ajouté un autre. "Encore plus beau et surtout émouvant parce que cela nous avait vraiment manqué", a conclu un troisième.

Donner des perspectives

Comme ailleurs en Allemagne, la situation sanitaire est inquiétante dans la capitale, avec un taux d'incidence s'élevant dimanche à 94,1, plus très loin de la barre symbolique des 100 susceptibles de déclencher automatiquement de nouvelles restrictions.

>> Lire aussi : L'Allemagne se prépare à un nouveau tour de vis sanitaire - Le suivi du Covid-19 dans le monde

Mais pour donner des "perspectives", selon la directrice artistique Andrea Zietschman, au public et à des musiciens déprimés par une année de représentation à distance, la salle berlinoise s'est lancée dans ce "projet-test" (voir encadré ci-dessous).

Juste avant le concert, la directrice est montée sur scène pour exprimer "son émotion et celle des musiciens" de renouer avec de vrais concerts, qui donnent "énergie et inspiration" aux interprètes.

Des conditions strictes

Pour éviter tout risque de contamination, les règles étaient particulièrement strictes: l'achat d'un billet nominatif donnait accès à un test gratuit passé le jour-même dans un des cinq centres partenaires ou même à la Philharmonie, deux heures avant le concert, par des médecins en combinaison de protection. Et pas de représentation si on était testé positif, le billet étant alors remboursé. Mais, d'après la Philharmonie, ce cas de figure ne s'est pas produit.

Pendant le concert, le port d'un masque chirurgical était obligatoire et un siège sur deux était inoccupé. Sans entracte, buvette ni vestiaire, les déplacements du public étaient réduits au minimum. Les lieux ont été régulièrement désinfectés et l'air renouvelé en permanence par un système de climatisation. Chaque musicien était séparé d'un espace d'un mètre, porté à un mètre et demi entre ceux qui jouaient d'un instrument à vent.

afp/boi

Publié

Un programme culturel d'un nouveau genre

Ce concert-test s'inscrit dans le cadre d'un programme plus vaste mis en place par la ville de Berlin et impliquant d'ici au 4 avril une dizaine de salles, dont des théâtres, de la capitale, quasiment à l'arrêt depuis un an et sans réelle perspective de réouverture.

Le Berliner Ensemble, un théâtre fondé par Berthold Brecht, a ainsi proposé une première pièce en public vendredi soir devant plusieurs centaines de spectateurs eux aussi testés.

"Ce qui est important, c'est que la culture se remette sur les rails. En Espagne, en Pologne, au Luxembourg, il y a du théâtre, de l'opéra", a fait valoir le directeur du Berliner Ensemble, Oliver Reese, devant l'Association de la presse étrangère.