Georges Haldas, le centenaire d'un écrivain fraternel

Comme Albert Cohen, Georges Haldas était d’origine grecque et a passé son enfance sur l’île de Céphalonie, proche de Corfou. Il en garda le plus vif souvenir, souvenir qui a aiguisé chez lui une écriture de la mémoire vivante, en pleine lumière.

Alexandre Chatton

Bien davantage qu’une expression littéraire, "l’état de poésie" aura été pour Haldas un véritable viatique, une manière d’être dans l’ouverture à toutes les manifestations de la vie, pour lui en perpétuel mouvement.

Salvatore Di Nolfi.

Au contraire de Baudelaire, dont les souvenirs nourrissaient le spleen, si admirablement exprimé dans "Les fleurs du mal", Haldas a cultivé les siens au creux de son enfance, entre son île de Céphalonie et le boulevard des Philosophes à Genève, tous baignés de lumière, de senteurs et d’heureuses réminiscences.

Keystone - Philippe Krauer

Bien que boudé par ses pairs intellectuels et écrivains, le football pour Haldas était le reflet même de la psyché humaine. Il en écrivit "La Légende…" aux Editions l’Age d’homme et en proposa une fine analyse, notamment dans la suspension du temps propre au match juste avant le suspense d’un but.

Keystone - Philippe Krauer

Avec sa fraternité, Haldas a récusé toute idée de réussite dans la vie et plaidé pour l’inachevé, l’inabouti, en véritable philosophe dont l’humanisme métaphysicien a marqué la littérature en Suisse romande.