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"Le mal n'existe pas", fable écologiste subjuguante de Ryusuke Hamaguchi

Image tirée du film "Le mal n'existe pas" de Ryusuke Hamaguchi. [NEOPA / FICTIVE]
Scène tirée du film "Le mal n'existe pas" de Ryûsuke Hamaguchi. - [NEOPA / FICTIVE]
Après "Drive My Car", le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi est de retour avec "Le mal n'existe pas". Sorti le 17 avril, ce long métrage magnifie la nature pour ce qu'elle est.

Takumi et Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, le père et la fille mènent une vie simple, en harmonie avec la nature. Mais le projet de construction d'un camping glamour dans le parc naturel voisin va bouleverser la vie du village, tout en fragilisant l'écosystème de la région.

"Le mal n'existe pas" est né d'un travail en commun entre le cinéaste Ryusuke Hamaguchi et la compositrice Eiko Ishibashi. Après avoir collaboré sur "Drive My Car" (2021), celle-ci lui demande de créer des images destinées à être projetées lors d'un concert live. Ryusuke Hamaguchi se met alors à filmer des paysages dans la région d'origine de la compositrice, tout en se faisant aider par un "expert en nature" qui lui inspire le caractère et les valeurs de Takumi, le personnage principal. Le scénario naît dans la foulée et "Le mal n'existe pas" voit peu à peu le jour.

Un film harmonieux et subtil

Lors du débat cinéma dans l'émission Vertigo du 17 avril, les critiques sont unanimes: "Le mal n'existe pas" les a subjugué. Dans le village de Mizubiki, le quotidien harmonieux entre les êtres humains et la nature est bouleversé par l'arrivée du capitalisme. "On est proche des films de Ken Loach, mais sans militantisme, avec un aspect très contemplatif", déclare Rafael Wolf, critique cinéma pour la RTS.

"Les longs plans où l'on voit la cime des arbres, accompagnés par l'incroyable musique de la compositrice Eiko Ishibashi m'ont époustouflé, ajoute pour sa part le critique Thomas Gerber. J'ai aussi beaucoup apprécié l'absence de manichéisme de ce film".

Au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue, les deux camps évoluent, montrant chacun de nouvelles facettes. "Ceux qu'on pensait être fermés face aux beautés de la nature se révèlent différents, alors que ceux chargés de la protéger dévoilent d'autres facettes plus surprenantes", conclut Thomas Gerber.

Sarah Clément

"Le mal n'existe pas" de Ryusuke Hamaguchi, avec Hitoshi Omika, Ryo Nishikawa. A voir dans les salles romandes depuis le 17 avril 2024.

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