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Le top 8 des meilleures scènes de ski au cinéma

>> Avec ses panoramas spectaculaires, ses parois escarpées, ses ciels au-dessus des nuages, sa météo excessive et sa végétation âpre, la montagne est un formidable décor naturel. Le cinéma, qui aime les grands espaces, ne pouvait que l'aimer.

 >> La montagne, c'est aussi un lieu de villégiature et l'arène de son sport-roi, le ski. Lequel présente de nombreuses qualités cinématographiques: vitesse, danger, élégance mais aussi, quand il est pratiqué par des débutants, maladresse, chute et ridicule. Sur les lattes se jouent deux genres bien distincts: le thriller et la comédie.

>> Dans le premier, on schuss, on se course-poursuite, on saute les obstacles; dans le second, on tombe sur le derrière, on descend en chasse-neige, on reste coincé sur les télésièges. James Bond contre les Bronzés.

>> Alors que les stations de ski sont tenues à des règles sanitaires strictes, évasion sans dommage en revenant sur huit des meilleures scènes de ski au cinéma.

Marie-Claude Martin

James Bond

Jamais sans la neige

On commence par le meilleur skieur du 7e art, James Bond, athlète de haut niveau qui se doit de pratiquer tous les sports, surtout les plus sophistiqués.

L'espion enfile ses lattes dans plusieurs épisodes de la saga, dont "Au service de sa Majesté" (1969) de Peter Hunt qui donne ses lettres de noblesse au sport de glisse. La spectaculaire course-poursuite au sommet du Schilthorn, dans les Alpes bernoises, reste un modèle du genre. Christopher Nolan s'en est d'ailleurs inspiré dans une séquence d'"Inception".

Pour la petite histoire, l'acteur George Lazenby, le moins connu des James Bond, a été doublé par Ludwig Leitner, légende du ski allemand, tandis que Bernhard Russi, pas encore médaille d'or helvétique aux J.0. de 1972, prêtait son talent à un de ses méchants poursuivants.

Roger Moore, le plus suisse des Bond puisqu'il a longtemps vécu à Gstaad puis à Montana, se fait plaisir à ski dans trois épisodes, "L'espion qui m'aimait" (1977), "Rien que pour vos yeux" (1981) et "Dangereusement vôtre".

Pierce Brosnan ("Le monde ne suffit pas") et Daniel Craig ("Spectre") montrent aussi d'excellentes aptitudes sur la neige.

"The Grand Budapest Hotel" (2014)

La fable du ski et de la luge

Film du très inventif Wes Anderson, "The Grand Budapest Hotel" raconte l'histoire de Monsieur Gustave, concierge dans un palace situé dans un pays imaginaire pendant l'Entre-deux-guerres. Tandis que les nazis ont envahi l'Europe, l'homme aux clés d'or enseigne à son assistant, le groom Zero Mustapha, les arcanes de son métier.

Odyssée aussi débridée que mélancolique, fresque-gigogne sur la vieille Europe inspirée des oeuvres de l'écrivain Stefan Zweig, "The Grand Budapest Hotel" comprend une scène de neige époustouflante de virtuosité. Cette course-poursuite entre skieur et lugeur se termine sur une note à la fois burlesque et shakespearienne. Elle a été réalisée en stop motion.

"Bridget Jones, l'âge de raison" (2004)

Le ski pour les nuls

Dans "Bridget Jone: l'âge de raison", deuxième volet de la saga de la fameuse "célibattante", Renée Zellweger réussit le tour de force de montrer tous les défauts d'une débutante sur les skis.

Avec son bonnet rose à oreilles, elle commence d'abord par descendre en escalier par crainte de la pente; se fait dépasser par tous les skieurs qui la contournent comme un piquet; s'égare un peu dans la forêt avant d'entreprendre un chasse-neige. Prise de vitesse autant que de panique, incapable de s'arrêter, elle déboule sur une piste de slalom géant, perturbe la compétition, tente de freiner avec son derrière et disparaît du champ avant de réapparaître, skis au pied, au guichet d'une pharmacie où elle demande un test de grossesse.

Rien que pour cette scène qui venge toutes celles et ceux qui ont morflé sur une piste, le film vaut le détour.

"Good Luck Algeria" (2016) et "Eddie Eagle" (2016)

Deux feel good movies

On sort de la piste pour s'engager dans le ski de fond et le saut à ski avec deux films à voir en famille pour échapper à la chape du Covid: "Good Luck Algeria" et "Eddie Eagle".

"Good Luck Algeria"

Sam (Sami Bouajila) et Stéphane, deux amis d'enfance, fabriquent des skis haut de gamme jusqu'au jour où leur entreprise est menacée. Pour la sauver, ils se lancent dans un pari fou: qualifier Sam aux Jeux olympiques pour l'Algérie, le pays de son père.

Un Algérien sur des skis c'est mille fois mieux qu'un Suédois.

Une des répliques de "Good luck Algeria"

"Gook Luck Algeria" de Farid Bentoumi est un feel good movie idéal en période de fêtes: il y a de la neige, du ski de fond, de l'amour familial et une jolie réflexion sur la double nationalité et les racines. On n'est pas très éloigné de certains films de Ken Loach, à la fois social et drôle.

"Eddie Eagle"

"Eddie Eagle" de Dexter Fletcher s'inspire de l'histoire vraie d'Eddie Edwards, un Anglais qui rêve depuis l'enfance de participer aux Jeux olympiques. Même si son niveau sportif laisse à désirer et qu'il n'a rien d'un athlète, le jeune homme persiste. A la surprise générale, il parvient à participer à la compétition du saut à ski aux J.O. de Calgary en 1988. "Eddie Eagle" se présente comme un film à grand spectacle mâtiné de comédie. C'est aussi un hommage tendre et hilarant aux outsiders.

"La descente infernale" (1969)

En prise de vues subjectives

"La descente infernale" (1969) de Michael Ritchie, premier volet de sa trilogie sur la société américaine ("Votez McKay" et "Smile"), raconte l'ascension inattendue d'un skieur, depuis les petits championnats locaux jusqu'aux Jeux olympiques.

C'est Robert Redford qui incarne ce futur champion arrogant et creux. L'acteur souhaitait porter un regard critique sur le culte de la victoire et sur le statut iconique des athlètes à qui tout est pardonné tant que les résultats sont là. Même s'il a été doublé dans les scènes les plus dangereuses, Redford a beaucoup donné de sa personne.

Filmé en prise de vues et de sons subjectives, le film est traversé de spectaculaires séquences de glisse et ponctué de chutes saisissantes de réalisme.

"La femme aux deux visages" (1941)

Garbo, prof de ski

Une Garbo peu sociable tente de reconquérir son mari en s'inventant une soeur jumelle au caractère complètement différent du sien. Cette comédie mineure de George Cukor, mais tout de même dans le sillage de Lubitsch, est toute entière dédiée à Garbo. Le film offre non seulement une scène de rumba mémorable mais aussi des séquences de ski désopilantes.

Pour une fois, c'est l'homme qui tient le rôle du nul sur des lattes tandis que la femme (Garbo) est prof de ski. Une inversion qui donne tout son piquant à cette comédie loufoque, où Melvyn Douglas excelle.

"La première étoile" (2009)

Noir sur blanc

Jean-Gabriel, marié et père de trois enfants, vit de petits boulots et passe son temps au bar PMU du coin. Un jour, pour faire plaisir à sa fille, il promet un peu vite à toute la famille de les emmener en vacances au ski.

Comédie de Lucien Jean-Baptiste, qui s'est inspiré de son enfance, "La première étoile" est un mélange de "Rasta Rocket" et de "Bienvenue chez les Ch'tis". A partir d'une idée simple - des Noirs sur la neige - il réussit une comédie attachante, pleine de bons sentiments mais aussi de gags souvent drôles.

En maman antillaise qui découvre la montagne, Firmine Richard est savoureuse. L'actrice montre un vrai tempérament comique dans l'hilarante séquence du tire-fesse, à la fin de cet extrait.

Les Bronzés font du ski (1979)

Le planté du bâton

On garde l'incontournable pour la fin. Qui dit ski au cinéma, dit "Les Bronzés"! On ne compte pas le nombre de scènes cultes de cette comédie de Patrice Leconte: Michel Blanc coincé sur son télésiège, le fameux planté du bâton qui le rend fou, la fondue au fil dentaire, la recette du crapaud, le copain cochon, etc.

Si Thierry Lhermitte et Christian Clavier étaient de bons skieurs, ce n'était pas le cas de Josiane Balasko qui détestait ce sport et comparait les chaussures de ski serrant les chevilles à un supplice médiéval. Comme son personnage, l'actrice était prise de crises de panique lors du tournage. C'est pourtant sans doublure qu'elle exécute une des chutes à ski les plus banales, donc les plus réussies, de l'histoire du cinéma.