La cinéaste mexicaine Fernanda Valadez remporte l'Oeil d'or du meilleur film
>> La 16e édition du Zurich Film Festival (ZFF) se déroule du 24 septembre au 4 octobre. C'est le premier festival international de cinéma à maintenir entièrement son programme depuis la pandémie. La cinéaste suisse Bettina Oberli a ouvert le bal vendredi avec sa tragicomédie familiale, "Wanda, mein Wunder".
>> Financé à 93% par le privé, le ZFF s'est doté cette année d'un nouveau directeur, Christian Jungen, qui entend développer le cinéma d'auteur. Le glamour n'est cependant pas absent, comme en attestent les présences de Johnny Depp et Juliette Binoche. L'actrice française a été récompensée par l'Icône d'or pour l'ensemble de sa carrière.
>> Ce cru pandémique n’a rien d’une édition au rabais: 165 films dont 23 premières mondiales, un festival plus européen et francophile, avec une section consacrée à la relève du cinéma français et une compétition portée à 58% par des femmes.
>> Le ZFF a aussi honoré la carrière du cinéaste zurichois Rolf Lyssy, 84 ans, qui détient toujours le record des meilleures entrées pour un film suisse avec "Les Faiseurs de Suisses".
Oeil d'or du meilleur film
La cinéaste mexicaine Fernanda Valadez primée
Les prix principaux de la 16e édition du Zurich Film Festival ont été attribués à des réalisatrices. Les films mexicain "Sin señas particulares", américain "Time" et autrichien "Hochwald" remportent chacun un Oeil d'or. Le prix du public est décerné à un film suisse.
La cinéaste mexicaine Fernanda Valadez remporte l'Oeil d'or du meilleur film avec son premier long-métrage "Sin señas particulares". Elle y raconte l'histoire d'une mère à la recherche désespérée de son fils, que l'on croyait mort et qui s'est enfui du Mexique vers les Etats-Unis dans l'espoir d'une vie meilleure. Le film a été projeté en janvier au festival du film de Sundance, où il a remporté deux prix.
Egalement primé à Sundance, "Time" de l'Américaine Garrett Bradley, a reçu l'Oeil d'or du meilleur documentaire. Le réalisateur y décrit en noir et blanc la lutte d'une mère afro-américaine et de ses six enfants pour faire libérer son mari de prison 21 ans après que le couple ait cambriolé une banque.
Dans la catégorie film en langue allemande, l'Oeil d'or a été attribué à "Hochwald" de la réalisatrice autrichienne Evi Romen. Dans son premier film, la réalisatrice décrit la relation homosexuelle entre un jeune homme d'un village du Tyrol du Sud et son ami d'enfance qui vit à Rome en tant qu'acteur.
Les trois prix, dotés de 25'000 francs, ont été remis samedi soir à l'Opéra de Zurich.
Film suisse récompensé
Le prix du public a récompensé cette année le long-métrage suisse "Sami, Joe und ich" de Karin Heberlein, qui avait déjà reçu le Prix du film des Eglises zurichoises pendant le festival. Le prix du film scientifique est décerné au documentaire suédois "I am Greta" de Nathan Grossman sur la célèbre militante du climat.
Le prix de l'Association suisse des journalistes cinématographique a récompensé le film documentaire allemand "80'000 Schnitzel" de Hannah Schweier. La réalisatrice munichoise y fait le portrait de sa propre famille qui, contre tout bon sens économique, tente de sauver l'entreprise familiale avec sa ferme et son auberge.
La meilleure série va à la production danoise "Cry wolf" de Maja Jul Larsen. Le prix du jury des enfants est décerné à "The Club of Ugly Children" du Néerlandais Jonathan Elbers. Enfin, le prix du public du programme pour enfants va à "Little Crumb" de Diede In't Veld, également des Pays-Bas.
L'Allemand Til Schweiger honoré
Un Oeil d'or pour son oeuvre
L'acteur et réalisateur allemand Til Schweiger a reçu un Oeil d'or pour son oeuvre vendredi soir lors de la 16e édition du Zurich Film Festival. Le directeur du festival Christian Jungen lui a remis le prix au cinéma Corso.
Til Schweiger s'est vu remettre cette récompense en marge de la présentation de son nouveau film "Gott, du kannst ein Arsch sein". Ce drame humoristique raconte l'histoire d'une jeune fille de 16 ans dont la vie est brisée par un diagnostic de cancer.
Après que ses parents lui ont interdit de partir pour son voyage de fin d'études, elle s'enfuit avec son petit ami pour un voyage aventureux à Paris. Ses parents la suivent de près.
Johnny Depp
L'acteur à Zurich pour présenter un film documentaire
Johnny Depp a rendu visite au Zurich Film Festival vendredi. Il y a présenté "Crock of Gold", un film documentaire qu'il a coproduit sur le groupe folk-punk irlandais "The Pogues". Avant cela, il a fait une brève apparition sur le tapis vert zurichois.
Agé de 57 ans, l'acteur et réalisateur américain s'est présenté aux photographes en costume gris. Il portait deux écharpes foncées et des lunettes de soleil malgré le ciel nuageux.
"That Girl"
Premier film de la Zougoise Cornelia Gantner
La réalisatrice Cornelia Gantner signe son premier long-métrage documentaire, "That Girl".
Sélectionné dans la section #GetUpStandUp, la Zougoise a suivi pendant plusieurs années une femme africaine dans sa lutte inlassable pour le changement et le progrès dans le village isolé de Chewe, en Zambie.
"That Girll" suit Gladys, qui vit selon un principe bien précis: engage-toi en faveur de ce que tu considères comme juste. Cette philosophie de vie a donné naissance à un projet ambitieux: construire une ferme et une école dans le village de Chewe, en Zambie, au sein d'une société patriarcale.
Juliette Binoche
"Icône du cinéma français" honorée à Zurich
Juliette Binoche a reçu mercredi soir l'Icône d'or du Zurich Film Festival (ZFF). Cette distinction récompense l'actrice française pour l'ensemble de sa carrière.
Agée de 56 ans, Juliette Binoche a joué dans 75 films, rappelle le ZFF. Récompensée du César de la meilleure actrice en 1993 pour son rôle dans "Trois couleurs: bleu", elle a aussi obtenu un Oscar pour son rôle principal dans "Le Patient anglais" en 1996. "Chocolat" (2000) lui a en outre valu une nomination supplémentaire aux Oscars.
Première actrice française récompensée
Juliette Binoche est la première actrice française à recevoir le Golden Icon Award du ZFF. Elle succède notamment à Cate Blanchett, Glenn Close ou Arnold Schwarzenegger.
L'actrice a profité de sa venue à Zurich pour présenter la comédie "La bonne épouse", de Martin Provost, dans lequel elle joue le rôle d'une directrice d'école bourgeoise, confrontée en 1968 à l'émergence du féminisme.
Carte blanche à d'autres organisateurs
Par solidarité, Zurich invite d'autres festivals
Le Festival du film de Zurich offre carte blanche à d'autres organisateurs par solidarité.
Il invite cinq festivals suisses dont l’édition 2020 n’a pas eu lieu, ou partiellement seulement, pour présenter un film à Zurich. Les festivals de Locarno, Nyon, Fribourg, Bâle et Neuchâtel figurent parmi les invités cette année.
L’action "Solidarité Festivals" souligne la grande cohésion entre les événements et leur engagement commun en faveur du septième art.
Le réalisateur suisse Rolf Lyssy
Un prix pour l'ensemble de sa carrière
Le réalisateur zurichois Rolf Lyssy a reçu lundi le "Career Achievement Award" du Zurich Film Festival (ZFF). Il est ainsi récompensé pour l'ensemble de sa carrière. Son nouveau film, "Eden für jeden" ("Eden pour tous"), a été projeté en première mondiale. Le film se passe dans des jardins familiaux à Zurich où se côtoient Italiens, Suisses et Kosovars, chrétiens et musulmans.
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Le ZFF consacre une rétrospective au cinéaste zurichois avec cinq longs métrages et cinq documentaires.
Rolf Lyssy, âgé de 84 ans, détient toujours le record d'entrées pour un film suisse avec plus d'un million de spectateurs pour "Les faiseurs de Suisses" avec Emil Steinberger et Walo Lüönd dans les rôles principaux. Le film est sorti en salles en 1978.
Ce qu'il faut savoir en images
Une vidéo pour tout comprendre
Pourquoi le Zurich Film Festival a-t-il choisi des tapis verts plutôt que des tapis rouges? Qui seront les stars de cette 16e édition? Combien de films en première mondiale? Autant de questions, dont les réponses se cachent dans cette vidéo.
La cinéaste suisse Bettina Oberli ouvre le festival
"Wanda, mein Wunder" une tragicomédie
Beaucoup de ferveur pour l'ouverture Zurich Film Festival , le premier qui, en Suisse, se tient quasiment normalement, avec masques et distances sociales.
"Le virus marque notre quotidien, mais il ne le domine pas." Le discours d'Alain Berset, ministre de la santé et de la culture, a particulièrement été apprécié qui a cité à la fois le philosophe Pascal et le réalisateur underground John Waters.
Le film d'ouverture de Bettina Oberli "Wanda, mein Wunder", une tragicomédie familale, a séduit le public. "Un film suisse, réalisé par une femme, qui raconte l'arrivée d'une aide de ménage polonaise qui va déstabiliser une grande famille bourgeoise zurichoise, le choix était judicieux", confie un spectateur au micro de Raphaële Bouchet.
Plus d’auteurs, moins de stars
Programme alléchant
Des années que circulent les mêmes clichés, fondés ou non, sur le Zurich Film Festival (ZFF): trop riche pour être honnête, trop glamour pour être cinéphile, trop zurichois pour intéresser les Welches.
Christian Jungen, nouveau directeur artistique et fervent cinéphile, donne un souffle neuf à la manifestation, dont la 16e édition se tient du jeudi 24 septembre au 4 octobre malgré la pandémie. Un changement d'ère.
Même si 93% de son budget provient des sponsors, le Zurich Film Festival entend défendre le cinéma d'auteur et se consacrer au cinéma européen émergent.
Ce cru pandémique n’a rien d’une édition au rabais: 165 films dont 23 premières mondiales, un festival plus européen et francophile, avec une section consacrée à la relève du cinéma français (d’Antonin Peretjatko à Alice Winocour) et une compétition portée à 58% par des femmes (pour 40% de films de femmes au total).
Après la Berlinale, le Zurich Film Festival est désormais le plus important festival de l’espace germanophone.