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En censurant des oeuvres, le musée Guggenheim provoque la polémique

La vidéo "Dogs That Cannot Touch Each Other" des artistes chinois Sun Yuan et Peng Yu a dû être retirée par la Fondation Guggenheim de New-York. [Sun Yuan et Peng Yu]
Si la photo est bonne - "Dogs That cannot touch each others" / Si la photo est bonne / 2 min. / le 2 octobre 2017
Face à des menaces proférées par les défenseurs des animaux, le musée Guggenheim à New York a retiré trois oeuvres d'art mettant en scène des animaux vivants. Le monde de l'art s'interroge.

Dans le cadre de sa nouvelle exposition consacrée à la Chine moderne, la Fondation Guggenheim de New York souhaitait présenter notamment l'oeuvre filmée "Dogs That Cannot Touch Each Other" créée par deux artistes chinois. Dans cette vidéo, on peut voir des pitbulls installés face à face sur des tapis roulants. Prêts à se sauter à la gorge, les chiens de combat courent, enragent mais ne parviennent jamais à se toucher. Un spectacle pénible pour le spectateur et même cruel, aux yeux de l'association américaine de défense des droits des animaux qui a immédiatement réagi aux extraits relayées par les réseaux sociaux.

>> À lire : Trois oeuvres impliquant des animaux vivants retirées du musée Guggenheim

Face à des "menaces de violences explicites" proférées par les défenseurs des animaux contre l'institution, la Fondation Guggenheim a finalement retiré de l'exposition trois oeuvres d'art mettant en scène des animaux vivants.

La censure, un aveu de faiblesse

Après cette décision, le monde de l'art s'interroge: les images présentées dans un musée d'art doivent-elles vraiment se plier aux normes prônées par nos sociétés occidentales? Absolument pas, répond l'artiste chinois Ai Weiwei, exposé actuellement au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, qui juge "tragique" la décision du musée Guggenheim. Une position que rejoint d'ailleurs le directeur du musée, Bernard Fibicher, qui parle lui d'un "aveu de faiblesse" de la part de l'institution américaine.

Il faut dire qu'avant d'être présentées à New York ces images avaient déjà fait le tour du monde sans être censurées. Leurs auteurs rappellent la mission première de l'art selon eux: interroger la société et provoquer une réflexion.

Sophie Iselin/mh

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