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Pour ses 75 ans, le Musée d'art de Pully s'interroge sur les frontières de l'art immersif

L'installation de Beni Bischof, "Rage room" à voir dans l'exposition "Vivre l'œuvre/voyage aux frontières de l'art immersif contemporain" au Musée d'art de Pully. [© Musée d'art de Pully, 2024. - Mathieu Bernard-Reymond]
L'installation de Beni Bischof, "Rage room" à voir dans l'exposition "Vivre l'œuvre/voyage aux frontières de l'art immersif contemporain" au Musée d'art de Pully. - [© Musée d'art de Pully, 2024. - Mathieu Bernard-Reymond]
Pour lancer les festivités de son 75e anniversaire, le Musée d'art de Pully (VD) présente "Vivre l'œuvre/voyage aux frontières de l'art immersif contemporain", une exposition dans laquelle le public est encouragé à interagir avec les oeuvres. A découvrir jusqu'au 26 juin.

Après le MCBA à Lausanne et son exposition couronnée de succès "Immersion. Les origines: 1949-1969", qui s'achèvera début mars, c'est au tour du Musée d’art de Pully (VD) de proposer, dans le cadre de son 75e anniversaire, un éclairage sur l'art immersif. Au programme, onze pièces différentes, chacune dédiée à un univers et un artiste, qui interrogent, en particulier, les frontières de cette forme d'art.

>> A lire, notre grand-format web sur l'art immersif : Les oeuvres d'art immersif pour vivre une expérience multisensorielle

"Nous nous sommes demandé comment les artistes interprétaient le terme ‘art immersif’ aujourd'hui", explique Victoria Mühlig, historienne de l’art, conservatrice du Musée d’art de Pully et chargée des expositions d’art contemporain, dans l’émission Vertigo du 15 février. Et de préciser que le public est souvent le protagoniste de ces œuvres: "On a besoin de lui, on parle de spect-acteur et spect-actrice."

>> A écouter, l'entretien avec Victoria Mühlig, conservatrice du Musée d'art de Pully, à propos de l'exposition  "Vivre l'œuvre/voyage aux frontières de l'art immersif contemporain" :

Victoria Mühlig, conservatrice au Musée d'art de Pully. [DR - Guillaume Collignon]DR - Guillaume Collignon
Lʹinvitée : Victoria Mühlig, conservatrice au Musée d'art de Pully / Vertigo / 21 min. / le 15 février 2024

Le public au coeur de l'exposition

Certains artistes exposés proposent des performances participatives, comme le Coréen basé à Genève Byungseo Yoo. Les visiteurs et visiteuses pourront mettre la main à la pâte, lors d'un atelier de découverte des techniques liées à la fermentation, tel que la fabrication de kombucha ou de kimchi. "Ce travail sur la fermentation des aliments et sur le soin, ou ‘Caring’ est très à la mode dans l'art contemporain", explique Victoria Mühlig.

Une autre pièce nommée "Rage room" ("chambre de la rage") est transformée en défouloir. "Le public peut y casser énormément d'objets que cet artiste saint-gallois, Beni Bischof, a mis en scène. Il est très friand des films et de la culture populaire des années 1980 et 1990. Il joue sur l'absurde et nous a créé cette chambre, un peu adolescente, où l’on se défoule avec des battes de baseball."

Leandro Erlich, "Lift", 2017. [© Musée d'art de Pully - Mathieu Bernard-Reymond]
3. Leandro Erlich, "Lift", 2017. [© Musée d'art de Pully - Mathieu Bernard-Reymond]

A-t-on vraiment besoin d'être à l’intérieur d’une œuvre pour parler d’art immersif? L’exposition interroge également cette question. Par exemple avec la sculpture "Lift" de l’artiste argentin Leandro Erlich. "Cette œuvre est un ascenseur, une sculpture, un ‘readymade’. Il faut y plonger sa tête pour ressentir un vertige créé par un jeu de miroirs. La cage d’ascenseur se reflète et donne l'impression de mesurer vingt mètres de profondeur. Pourtant, c'est une sculpture: pas besoin de se plonger complètement dedans", conclut Victoria Mühlig.

Des propos recueillis par Raphael Wolf

Adaptation web: Myriam Semaani

"Vivre l'œuvre/voyage aux frontières de l'art immersif contemporain", Musée d'art de Pully, du 23 février au 26 juin 2024.

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