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A 25 ans, Leon Bridges remonte le temps jusqu'à la soul des sixties

Après avoir commencé la musique presque par hasard, Leon Bridges s'est vu proposer un contrat chez Columbia Records. [Sony Music Entertainment/Columbia Records]
Après avoir commencé la musique presque par hasard, Leon Bridges s'est vu proposer un contrat chez Columbia Records. - [Sony Music Entertainment/Columbia Records]
Trois genres musicaux à siroter pour l'été: la soul de Leon Bridges directement inspirée de Sam Cooke, le grunge-pop à la voix sucrée d'Alice Wolf, ainsi que l'électro dense et symphonique de Son Lux.

Dès les premières notes de "Coming Home", on plonge dans la soul des années 1960 en version rétro chic de 2015. Le grain du son comme sur vinyle semble vouloir venir authentifier l'époque.

Pourtant Leon Bridges n'a que 25 ans. Mais il tient autant de Sam Cooke (A Change is Gonna Come, 1963), à qui il voue une grande admiration (il lui répond avec le magnifique River), que de Ray Charles, Rodriguez ou Nat King Cole.

Le premier opus du Texan démarre comme un slow à la Elvis Presley, glissant d'une cymbale qui donne le rythme (Coming Home) aux choeurs inspirés d'un gospel (Shine), pour se diriger vers le rock'n'roll (Flowers) et le twist (Twistin' & Groovin').

Le sud des Etats-Unis revisité

Respirant le grand air du Mississippi et résonnant des cuivres de la Nouvelle Orléans, "Better Man" ou "Smooth Sailin'" conduisent sur les chemins de terre du Sud des Etats-Unis dans un voyage spatio-temporel extraordinaire.

Alors que le saxophone amplifie la voix langoureuse de Leon Bridges sur "Brown Skin Girl", le gospel "Shine" le ramène dans un autre univers vocal qu'il maîtrise tout autant. D'une voix crémeuse, on appréciera aussi le titre dédié à sa mère "Lisa Sawyer" racontant sa vie.

A vérifier en live au Montreux Jazz Festival où le soulman se donnera en concert le dimanche 12 juillet.

Un loup au pays des merveilles

La voix douce et sucrée d'Ellie Rowsell cache en effet parfois un monstre capable de hurler son post-grunge aidé d'une rythmique punk imparable et de guitares électriques bien rodées.

Les 4 Londoniens de Wolf Alice, dont le nom provient d'une nouvelle du recueil de l'écrivaine britannique Angela Carter, The Bloody Chamber, se sont rencontrés en 2010. Depuis ils expérimentent et surprennent en mélangeant indie-rock, voix pop et rythme martelé.

Toujours en balance, certains pourraient être déçus par "My Love is Cool" mêlant grunge et pop sans choisir. On relèvera plutôt une vraie originalité.

Un tutti frutti innovant et bordélique

Accord de guitare en révèrbe, voix enfantine et rythme régulier sur "Turn to Dust": "My Love is Cool" commence plutôt du côté des merveilles avant de hurler aux loups tout en ironie dans l'entraînant "You're a Germ".

On y reconnaît aussi un petit côté Smashing Pumpkins, un peu moins rangé. C'est peut-être le reproche essentiel qu'on peut faire à l'album: à force de vouloir étonner et innover, on perd l'auditeur dans un mélange trop sauvage.

Côté ballade "Swallowtail" vaut le détour, tandis que "Giant Peach" et "Fluffy" résument assez bien le style d'Alice Wolf à eux seuls.

Son Lux, l'électro dans les os

Musicien classique de formation, l'Américain Ryan Lott, Son Lux de son nom de scène, diffuse des nappes électro agrémentées de mélodies au piano et de phrases répétées en mantra qui s'imprègnent profondément dans le cerveau.

Pour "Bones", son 4e album, il s'est entouré d'un guitariste et d'un batteur (remarquable sur la rythmique jazzy de Undone et sur This Time au cajòn) qui densifient et élargissent son horizon.

De pulsations régulières (Change is everything) en texture ouateuse (You don't know me), les 11 titres déroulent une belle symphonie dont les choeurs chaleureux relèvent le propos.

Sophie Badoux

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Les prochaines sorties

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Breaking Benjamin, "Dark Before Dawn" (23 juin)

Labrinth, "Take Me To The Truth" (26 juin)

Wally Warning, "Groovemaker" (26 juin)

Jack Savoretti, "Written in Scars" (26 juin)

Anoushka Shankar, "Home" (10 juillet)

Little Boots, "Working Girls" (10 juillet)

Prides, "Way Back Up" (10 juillet)

Pitbull, "Dale" (17 juillet)

Tame Impalas, "Currents" (17 juillet)

Owl City, "Mobile Orchestra" (17 juillet)

The Chemical Brothers, "Born In The Echoes" (17 juillet)

Joe Satriani, "Shockwave Supernova" (24 juillet)

Joss Stone, "Water For Your Soul" (31 juillet)

Natalie Imbruglia, "Male" (31 juillet)

Paul Kalkbrenner, "7" (7 août)

Lana Del Rey, "Honeymoon" (14 août)

Bullet for my Valentine, "Venom" (14 août)

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A-Ha, "Cast In Steel" (4 septembre)

Stereophonics, "Keep The Village Alive" (11 septembre)