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Jay-Jay Johanson, le souffle du gentleman sur l'"Opium" du pop

Dandy musical échappant aux classifications hâtives, Jay-Jay Johanson chante habituellement en anglais, parfois en français, mais jamais en suédois.
Dandy musical échappant aux classifications hâtives, Jay-Jay Johanson chante habituellement en anglais, parfois en français, mais jamais en suédois.
Le maître suédois de la trip-hop-pop feutrée Jay-Jay Johanson reparaît chargé d'"Opium", un dixième album aux accents jazz. Ailleurs, Mika déçoit avec "No Place in Heaven" et Benjamin Biolay fait allégeance à Trenet.

Anémique et ensorcelant, l'intriguant Jay-Jay Johanson revient entouré des volutes d'"Opium", un dixième album aux tonalités hautement addictives.

Deux ans après "Cockroaches", le Suédois continue de balader son électro-pop-rock dans des palettes jazzy, habillée ici et là de touches plus franches (cuivres, harmonica, percussions).

Dandy musical inclassable, Jay-Jay Johanson explique ainsi le titre "Opium": "Chaque fois que je donne un nom à un album, j'ai envie de rendre l'auditeur dépendant à ma musique." La série se poursuit, donc, après ses tout premiers disques "Whiskey", "Tattoo" et "Poison".

Elégance de gentleman-songwriter

Dans les titres à ne pas manquer, on citera "Drowsy" et son down-tempo habillé d'harmonica, qui résonne depuis un ailleurs paresseusement ensommeillé, comme un air échappé des bords du Mississippi. Autre écho de trip-hop, un genre qui traverse toute la discographie de Johanson, le chaloupé "I Can Count on You".

Au milieu de textes d'orfèvre, certains titres adoptent la fausse simplicité des berceuses, comme "Celebrate the Wonders", ou font tout bonnement l'impasse sur les paroles, tel "Harakiri". Partout, néanmoins, les maîtres-mots restent grâce et élégance.

A signaler deux reprises aussi: "By This River" de Brian Eno et "Laura" de Bat For Lashes.

Le clip de "Moonshine":

Mika, quand le vide refait son dressing

Autant l'introversion ciselée de Jay-Jay Johanson était pourvoyeuse de trésors inépuisables, autant l'extraversion toujours assumée de Mika dans "No Place in Heaven" ne parvient à cacher sa vacuité, tout emballée qu'elle est de ses habituels oripeaux pop.

Entre deux plateaux, le juré de The Voice sur TF1 et de X-Factor en Italie a en effet trouvé le temps de pondre un quatrième album, après "The Origin of Love" très fraîchement accueilli en 2012.

Gageons que "No Place in Heaven" ne devrait pas trouver davantage de place dans les coeurs que dans les cieux mentionnés dans le titre...

L'inspiration au placard, la bêtise en sus

Fiasco programmé donc, mais pourquoi? Tout d'abord parce qu'à l'écoute, on ne se défait pas de la désagréable impression de redite, d'originalité aux abonnés absents.

Celui dont le premier album "Life in Cartoon Motion" avait pourtant pétillé comme une Perrier-agrumes se retrouve ici à empiler les rengaines faussement entraînantes, dont la formule pop des débuts a perdu ses vitamines.

Comment dès lors ignorer la bêtise de certains titres? La palme revenant à "Boum Boum Boum", aux paroles affligeantes et au clip boursouflé. Ailleurs sur l'album, "J'ai pas envie" tue l'envie, et "Talk About You" ne fera sûrement pas parler d'elle.

Le clip de "Boom Boom Boom":

Benjamin Biolay dans les pas de Trenet

"Trenet vu pas Benjamin Biolay": titre-programme pour le dernier album du chanteur-compositeur français, qui revisite les chansons du "Fou chantant".

S'il n'avait jamais, depuis "Rose Kennedy" en 2001, donné dans la reprise, il s'est rattrapé ces derniers temps, en apparaissant  notamment sur les albums-tribute "La Bande à Renaud" et "Des airs de liberté", hommage à Jean Ferrat.

De Trenet, Benjamin Biolay affirme: "Je le considère comme le dénominateur commun de tous les artistes que j'aime". Si son hommage fait l'impasse sur les titres-phares comme "La Mer" ou "Y a d'la joie", les amateurs apprécieront "Revoir Paris" ou "Le Piano de la plage", chantés-bougonnés dans une ambiance de piano-bar enfumé aux petites heures du matin.

Le clip de "Revoir Paris":

kkub

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Les prochaines sorties

Lifehouse, "Out of the Wasteland" (22 juin)

Breaking Benjamin, "Dark Before Dawn" (23 juin)

Labrinth, "Take Me To The Truth" (26 juin)

Wally Warning, "Groovemaker" (26 juin)

Anoushka Shankar, "Home" (3 juillet)

Little Boots, "Working Girls" (10 juillet)

Prides, "Way Back Up" (10 juillet)

Tame Impalas, "Currents" (17 juillet)

Owl City, "Mobile Orchestra" (17 juillet)

The Chemical Brothers, "Born In The Echoes" (17 juillet)

Joss Stone, "Water For Your Soul" (17 juillet)

Joe Satriani, "Shockwave Supernova" (24 juillet)

Natalie Imbruglia, "Male" (28 juillet)

Paul Kalkbrenner, "7" (7 août)

Lana Del Rey, "Honeymoon" (14 août)

Bullet for my Valentine, "Venom" (14 août)

A-Ha, "Cast In Steel" (4 septembre)

Stereophonics, "Keep The Village Alive" (11 septembre)

Netflix prépare un documentaire sur Nina Simone

Netflix est en train de produire un documentaire sur la vie de Nina Simone, "What Happened, Miss Simone?", réalisé par Liz Garbus. Le film sera disponible en vidéo à la demande le 26 juin. En attendant, la bande originale a été dévoilée, avec une dizaine de reprises de la diva américaine, disparue en 2003.

A l’origine, la rappeuse Lauryn Hill devait enregistrer deux chansons, mais elle a été "tellement absorbée par l’expérience qu’elle en a finalement enregistré six", dont "Feeling Good", selon le magazine américain Rolling Stone.

Le documentaire s'appuiera sur des images d’archives, des enregistrements rares, et on entendra également raconter l’histoire de Nina Simone à travers ses propres mots.