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Blur revient après 16 ans d'absence avec l'album de la maturité

Damon Albarn, le leader de Blur, était venu en solo au Paléo en 2013. [Laurent Gillieron]
Damon Albarn, le leader de Blur, était venu en solo au Paléo en 2013. - [Laurent Gillieron]
Les retours réussis sont la marque des albums de la semaine: les britanniques de Blur signent un 8e album miraculeux, Francis Cabrel revient "In Extremis" et Sophie Hunger renaît sous une aube lunaire.

Après 16 ans d'absence, la magie opère dès les premiers riffs de The Magic Whip. Blur a retrouvé le chemin des studios et livre sa 8e galette, mélange de pop-rock finement électronisée sur laquelle s'envole la voix de Damon Albarn.

Entre ballades et titres plus festifs, les 12 morceaux raviront les fans de "Parklife", leur opus phare sorti en 1994.

Le coup de fouet? Un concert à Tokyo en 2013 annulé en dernière minute qui pousse les quatre Londoniens à passer 5 jours à Hong Kong, sans contrainte, sans famille. Ils en profitent pour improviser en studio, ressortent avec 40h de matériel, et on apprécie le résultat.

Sonorités électro des plus inventives

De New World Towers à Thought I was a spaceman, on retrouve la teinte robotique qu'Albarn a développé sur ses projets solo ("Everyday Robots", 2014). Mais les textes se font plus politiques ("Pyongyang", "There are too many of us").

Certaines ballades et leurs choeurs de "la la la" et "oh oh oh" virent presque au kawaii (nldr, mignon en japonais). Mais la touchante "My Terracotta Heart", promise à un hit, mérite une mention.

Heureusement, on retrouve des racines plus rocks sur "I Broadcast" ou "Go out" (guitares grésillantes), et même jazzy (la trompette de "Ghost Ship"). Maturité et inventivité, Blur est de retour!

Les images du poète Francis Cabrel

Encore un que l'on avait perdu de vue et qui revient "In Extremis". C'est en effet le titre du dernier album de Francis Cabrel qu'il sort 7 ans après "Des roses et des orties". On y retrouve les images et les métaphores chères à l'auteur-compositeur français: des moutons, des chevaux, des collines d'herbes sèches, des cerfs-volants, des manèges et des soldats de plombs.

Il croyait "faire du surplace mais la grande aiguille se déplace".

Cependant, le poète, qui ne "vise rien de moins que l'éternité", est bien "parti pour rester". Et il a encore de belles histoires à raconter.

L'histoire sur fond de blues américain

Outre les paysages, les aléas de la vie, l'amour et les enfants qui grandissent, Francis Cabrel s'essaie à des textes historiques: Azincourt relate une bataille de la guerre de Cent Ans.

Nombre de personnages traversent aussi ce 13e opus très blues: Jésus, Nelson Mandela (qui raconte autant le combat du Sud-Africain que celui du chanteur) ou encore Chet Baker et Louis Armstrong.

Le natif d'Astaffort démontre ses talents de musicien avec de fines trouvailles: les djembés du Pays d'à côté ou la clarinette nostalgique des Tours gratuits. Sans se réinventer, Francis Cabrel ne faillit pas à sa réputation.

Sophie Hunger redécolle pour la lune

On lui donnerait le monde entier, "Die Ganze Welt", et la lune avec tant qu'à faire, quand elle nous emmène de la sorte dans son univers à la croisée de la folk, du jazz et du rock avec des instrumentations brillantes et une voix si émouvante. Et pourtant, c'est elle, Sophie Hunger, qui nous l'offre ce 5e album, cette "Supermoon" mythique.

Dès l'ouverture de l'album, l'écho de sa voix résonne dans un vide spatial que la Zurichoise va emplir de ses mots en anglais, français, allemand et suisse-allemand, comme à son habitude.

Elle commence par raconter son envie de se couper du monde, de sa famille.

Retrouver la lumière tout en finesse

Après avoir enchaîné six ans de tournées et de préparation d'albums depuis le succès de "Monday's Ghost", Sophie Hunger est épuisée. Elle ne veut plus de la lumière des projecteurs, mais entre San Francisco et Berlin, elle retrouve peu à peu le goût du métier.

"Supermoon" est donc une renaissance, mais qui prolonge ce style hungerien si particulier qui fait son charme.

Parmi les 18 titres, on retiendra "Love is not the Answer" pour son côté rock alternatif, le pétillant Superman Woman et son texte plein d'esprit, "Die Ganze Welt" pour le jazz à la Eric Truffaz et "La Chanson d'Hélène" pour l'émotion.

Sophie Badoux

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Les prochaines sorties

George Ezra, "Wanted on Voyage" (24 avril)

Blur, "The Magic Whip" (24 avril)

Sophie Hunger, "Supermonn" (24 avril)

Francis Cabrel, "In Extremis" (27 avril)

Eric Clapton, "Forever Man" (28 avril)

Charles Aznavour, "Encores" (1er mai)

Django Django, "Born Unde Saturn" (1er mai)

Mumford & Sons, "Wilder Mind" (1er mai)

Snoop Dog, "Bush" (8 mai)

Eros Ramazzotti, "Perfetto" (11 mai)

Faith No More, "Sol Invictus" (15 mai)

Youssoupha, "NGRTD" (15 mai)

Mark Slaughter, "Reflections In A Rear View Mirror" (22 mai)

Florence & The Machine, "How Big, How Blue, How Beautiful" (29 mai)

Melody Gardot, "Currency of Man" (29 mai)

Willie Nelson & Merle Haggard, "Django & Jimmie" (29 mai)

Boulevard des airs, "Bruxelles" (29 mai)

Muse, "Drones" (5 juin)

Chic, "It's About Time" (5 juin)

Of Monsters & Men, "Beneath The Skin" (5 juin)

Joco, "Horizon" (5 juin)

Mika, "No Place In Heaven" (12 juin)

Lana Del Rey, "Honeymoon" (14 août)

A-Ha, "Cast In Steel" (4 septembre)