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Atteints de trisomie 21 et membres d'une compagnie de danse

Au Tessin, une compagnie de danse est composée uniquement de danseuses et danseurs atteints de trisomie 21.
Au Tessin, une compagnie de danse est composée uniquement de danseuses et danseurs atteints de trisomie 21. / 19h30 / 3 min. / le 22 mai 2021
Unique en Europe, la compagnie MOPS_DanceSyndrome, basée à Locarno, est composée uniquement de danseuses et danseurs atteints de trisomie 21. Cette compagnie s’est déjà produite sur de nombreuses scènes européennes.

Agés de 15 à 35 ans, les six membres de la compagnie tessinoise sont tous atteints de trisomie 21. Ce projet artistique et social est né de l'initiative d'Ela Franscella, chorégraphe et artiste suisse.

"Ce n'est pas du tout un atelier protégé. J’ai commencé il y a plus de 15 ans avec Simone, un des danseurs", explique au 19h30 la fondatrice de MOPS_DanceSyndrome. "Pour moi, c'est vraiment un travail artistique sur la danse, le mouvement et leur indépendance."

Sur scène, les jeunes oublient leur trisomie pour s'abandonner à la danse. "J’aime beaucoup transmettre aux spectateurs, la danse est un rêve pour moi. Le tango aussi", témoigne Simone, un des danseurs de la compagnie.

Une grande prouesse

Au fil des années, Ela Franscella a développé toute une technique pour amener ses danseurs sur scène en toute autonomie. Les spectacles durent parfois une heure et rien n'est improvisé, ce qui constitue une prouesse pour ces jeunes qui rencontrent souvent des retards cognitifs.

"Pour moi, être trisomique, c’est beaucoup de difficultés depuis l’enfance. Apprendre à jouer, à faire des exercices. Pour la danse, c’est la même chose", raconte Guglielmo, également membre de la compagnie MOPS_DanceSyndrome.

Intelligence du corps

Ela Franscella s'appuie sur ce qu'elle appelle "l'intelligence intuitive" de ses danseurs: "En travaillant sur l'intelligence du corps en mouvement, on développe l’intelligence logique, qui est moins développée chez les personnes atteintes de trisomie 21."

Deux fois par semaine, les six jeunes viennent de tout le Tessin et se retrouvent pour s’échauffer, improviser, répéter. "Ce qui me surprend, c'est leur dévotion, leur envie de s'améliorer. Avec la MOPS, on vise l'excellence, pas la perfection", s'enthousiasme la chorégraphe.

Avec le temps, ces danseurs trisomiques sont devenus les ambassadeurs du respect et de la diversité.

Debby Galka, Julien Guillaume et asch

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