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Exposition à Lausanne sur les «enfances volées»

Garçons au travail, établissement de Sonnenberg, Kriens, 1944. (Photo : Paul Senn, FFV, Kunstmuseum Bern. © GKS.)
Garçons au travail, établissement de Sonnenberg, Kriens, 1944. (Photo : Paul Senn, FFV, Kunstmuseum Bern. © GKS.)
L'exposition itinérante «Enfances volées - Verdingkinder reden» s'arrête au Musée historique de Lausanne dès jeudi et jusqu'au 15 novembre. Elle entend préserver de l'oubli un sinistre chapitre de l'histoire suisse en donnant la parole à d'anciens enfants placés.

Après Berne, l'exposition bilingue fait une halte dans la capitale
vaudoise pour sa première étape romande. Elle s'articule autour de
témoignages audio de personnes qui ont été arrachées à leur foyer
entre 1920 et 1960 et placés dans des familles inconnues, a
expliqué l'historienne Maya Baumgartner mercredi devant la
presse.

Des enfants arrachés à leur famille

Les visiteurs pourront ainsi découvrir des extraits de 300
interviews menées en Suisse romande et alémanique entre 2003 et
2007 dans le cadre de deux projets de recherche. Les personnes
parlent de leur vie, de leurs souvenirs, de leurs blessures cachées
et de la manière dont elles ont géré cette expérience.



Soumis à l'arbitraire, à des mesures erronées et à des violences,
les enfants placés se voyaient obligés de travailler, vivaient
parfois dans des écuries, livrés à la menace de la maison de
correction. Ils étaient soit orphelins, soit issus de familles
pauvres ou monoparentales.



Les autorités arrachaient souvent les enfants à leur famille
contre la volonté des parents. Une fois placés, elles ne se
préoccupaient plus guère de leur sort. Leur seul espoir consistait
à attendre la majorité et la fin de tutelle.



La perspective de l'exposition est avant tout subjective. «Nous
voulons susciter des questions sur ces dysfonctionnements.
Aujourd'hui encore, le placement est problématique», a relevé Maya
Baumgartner.



ats/sbo

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Volet consacré au cas vaudois

Le volet régional présenté à Lausanne illustre par le biais de reportages du photographe Henry Wyden les réformes menées dans les années 50 dans les institutions pour enfants.

A l'époque, les barreaux de la maison d'éducation de Vennes et du Châtelard sont arrachés. Un film sur Claude Pahud-Veillard remet ces changements dans leur contexte et rappelle la création de l'école Pahud pour l'enfance en difficulté.

Aux sources visuelles s'ajoutent des extraits d'un reportage sur l'éditeur Rolf Kesselring, se remémorant les 14 mois passés à Vennes.

Lors de son passage ce printemps à Berne au Käfigturm, l'exposition a attiré 18'000 personnes. Après Lausanne, elle pourra être découverte à Bâle, Baden (AG) et Frauenfeld, puis dans d»autres villes suisses jusqu'en 2013.