Ils viennent de Suisse, sont de simples citoyens, des fonctionnaires de l’État et même parfois des politiciens. 20% à 25% des Suisses qui habitent de l'autre côté de la frontière française sont des clandestins ou des semi-clandestins. Pour profiter des prix bas en France tout en continuant à bénéficier des assurances sociales suisses, ils habitent dans l'Hexagone, mais sur leurs papiers, ils sont toujours domiciliés en Suisse. Les maires des communes riveraines, confrontés à la crise, s'insurgent. Les fraudeurs ne paient pas leurs impôts et engendrent des coûts. Dans une région où les salaires de 1600 francs ne sont pas rares, leur comportement de nantis menace la cohésion sociale.
Depuis quelques années, les pays d'Europe se livrent une guerre sans merci pour attirer sur leur sol le personnel diplômé et formé. Ainsi la Bavière tente-t-elle de faire revenir au pays ses cadres les mieux formés émigrés à travers le monde. La Suisse n'échappe pas au phénomène, mais a choisi une autre méthode : dans le domaine de la santé par exemple des recruteurs suisses sillonnent l'Europe à la recherche de cette denrée toujours plus rare, médecins, infirmière, aides-soignantes.