C'est le plus grand peuple du monde sans État. Les Kurdes représentent une population de quelque 40 millions d'âmes réparties essentiellement sur un territoire -le Kurdistan- à cheval sur quatre pays: la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie.
Autant de régimes qui gouvernent les Kurdes et qui pour la plupart pratiquent le déni d'existence. Pourtant, les Kurdes ont une histoire une langue et des traditions. Ils revendiquent le droit à disposer d'eux-mêmes, parfois même avec les armes. Presque cent ans après le traité de Sèvres qui avait laissé espérer la création d'un territoire autonome des Kurdes, la situation ne semble en rien évoluer vers la création d'un État kurde. Seule exception, le cas du Kurdistan d'Irak qui bénéficie aujourd'hui d'un statut d'autonomie.
La création d'un État pour tous les Kurdes est-elle encore envisageable? Les remous politiques qui déstabilisent la région profiteront-ils à la cause kurde? Geopolitis décrypte les multiples visages de cette région tourmentée du Moyen-Orient.
L'invité: Ozcan Yilmaz,chargé d'enseignement au département d'Histoire générale de l'Université de Genève.
Cette carte schématise la région peuplée par les Kurdes. A cheval sur quatre Etats, cette région présente quatre profils différents décrits par des bulles d'information. Voir la carte
En plus...
Le reportage
Un Suisse rejoint la guérilla
"David the Tohildan" c’est le titre d’un film réalisé par le cinéaste Mano Khalil. "Tolhildan" signifie en kurde "Vengeance des martyrs". Le film raconte l’histoire de David Rouiller, un Suisse de Lutry qui a décidé de tout quitter pour se battre dans les montagnes du Kurdistan irakien. Le film est sorti en 2007, visionnez ici la bande annonce. (en français et anglais)
Reportage en trois parties sur le rôle des femmes soldats au Kurdistan irakien proposé ici par le magazine Vice News. Une découverte de ce pays et une rencontre avec un groupe armé le PJAK, le Parti pour une vie libre au Kurdistan. (en anglais sous-titré en français)
C’est bien une situation de guerre qui prévaut entre les rebelles kurdes et les forces gouvernementales turques. Dans ce conflit, nul n’a le monopole de la violence. Les médias se font régulièrement l’écho attaques perpétrées de part et d’autres. Comme ici dans ce sujet d’Euronews qui relate une attaque datant de juin 2012.
Reportage de France 24 à la découverte du Kurdistan irakien en plein développement économique. Mais la croissance fulgurante ne profite pas à tout le monde. Les inégalités se creusent et la rente pétrolière a pour beaucoup un goût amer.
En mars 1970, après des années d'insurrection dans le Kurdistan irakien, Saddam Hussein promet dans un accord de donner l'autonomie aux Kurdes selon un programme établi sur quatre ans. C'est en réalité une manière de gagner du temps pour essayer de régler la question kurde à sa façon. En effet, en 1974, le mouvement de résistance va reprendre. Saddam Hussein signe alors un traité avec l'Iran qui soutient militairement les Kurdes pour soumettre provisoirement la rébellion. Les Kurdes subiront d’autres représailles encore, après la guerre contre l’Iran, en 1988, puis à la fin de la première guerre d’Irak, en 1991, alors que les troupes de la coalition s’arrêtèrent aux portes de Badgad.
Au Kurdistan irakien
En 1972, pendant une période de relative tranquillité, une équipe de Temps Présent part tourner ce reportage exceptionnel au coeur du Kurdistan irakien. Elle y rencontre ce peuple habitué à se défendre par les armes et ses dirigeants: le Dr Mahmoud Osman et le mythique Mustapha Barzani, déjà en lutte contre les Ottomans avant de combattre le régime de Bagdad et père de Massoud Barzani, actuel président du gouvernement autonome kurde, en Irak.
En février 1981, l’équipe de l’émission L’événement tourne un reportage sur le front nord irakien au Kurdistan et à Bagdad, où la guerre contre l’Iran ne semble pas perceptible. A la fin de cette guerre, en 1988, la rébellion kurde fut durement frappée par Saddam Hussein qui eut recours aux armes chimiques.
En septembre 1988, les représailles du régime irakien contre la population kurde provoquent un exode massif vers la Turquie. Une situation qui déstabilise l’ensemble de la région, alors que l’opinion publique mondiale prend connaissance de l’utilisation d’armes chimiques contre la population civile.
En 1991, prétextant que le mandat de l’ONU n’inclut pas la chute du régime irakien, les forces alliées s’arrêtent aux portes de Bagdad, laissant les mains libres à Saddam Hussein pour réprimer la rébellion Kurdistan irakien.