Chez la femme, des androgènes (hormones mâles, dont la testostérone) sont sécrétés en petite quantité de manière physiologique. Dans certaines situations, la sécrétion d’androgènes est excessive, on appelle cela l’hyperandrogénie. Elle peut se manifester cliniquement par un hirsutisme (présence de poils de distribution masculine chez la femme : visage, dos, fesses…) mais également une acné ou une chute des cheveux. Biologiquement, on peut observer une augmentation des taux d’androgènes circulants. L’hyperandrogénie biologique peut être à l’origine de perturbations du cycle menstruel et de troubles de l’ovulation.

En effet, l’hypersécrétion d’androgènes peut empêcher la maturation et la libération d’un ovocyte (ovule) qui se produisent lors du cycle menstruel normal. Les modifications du cycle et le trouble de l’ovulation induits s’accompagnent d’une baisse de la fertilité.

Ainsi, une patiente peut venir en consultation avec pour plainte des signes cliniques d’hyperandrogénie (hirsutisme, acné, chute de cheveux…). Inversement, lors d’une consultation pour infertilité, il faut savoir rechercher ces signes cliniques. Par ailleurs, même en l’absence de ces signes, il peut exister une hyperandrogénie biologique.

Chez la femme, les androgènes ont deux sources : les ovaires et les surrénales (glandes situées au-dessus des reins). La sécrétion anormale d’androgènes peut donc être d’origine surrénalienne ou ovarienne.

Parmi les causes surrénaliennes, la plus fréquente est l’hyperplasie congénitale des surrénales, liée au défaut de fonctionnement d’une enzyme nécessaire à la production d’hormones surrénaliennes. Ainsi, le substrat de cette enzyme s’accumule et est utilisé, par défaut, pour la production en excès d’androgènes. Les autres étiologies sont les tumeurs surrénaliennes virilisantes (sécrétrices d’androgènes).

Dans les causes ovariennes, la plus fréquemment retrouvée est le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), puis viennent, plus rarement, les tumeurs ovariennes virilisantes. Le SOPK est retrouvé chez 5 % à 10 % des femmes. Le diagnostic de SOPK s’établit en présence d’au moins 2 des 3 éléments suivants : la présence d’une hyperandrogénie clinique ou biologique ; un trouble de l’ovulation, se manifestant par des troubles du cycle (cycles longs ou irréguliers, ou absence de règles) ; la présence d’ovaires dit « polykystiques », terme impropre pour traduire l’excès de follicules ovariens (petites poches contenant chacune un ovocyte) et non la présence de kystes.

Une fois la cause de l’hyperandrogénie identifiée, un traitement spécifique est proposé. La correction de l’hyperandrogénie rétablira des cycles ovulatoires et favorisera ainsi la survenue d’une grossesse naturelle, en l’absence d’autres facteurs d’infertilité associés.