Les phéromones sont des substances chimiques émises par un individu, qui permettent le transfert d’un message aux individus de la même espèce. Elles peuvent avoir divers effets sur le receveur, soit comportementaux (attirance d’un partenaire sexuel, par exemple), soit physiologiques (accélération du rythme cardiaque, par exemple). Bien que l’étude des phéromones et de leurs récepteurs soit déjà relativement avancée chez les insectes, ou même chez certains mammifères comme la souris, ceci n’est pas le cas chez l’humain. Il existe plusieurs études qui suggèrent l’existence de phéromones chez l’homme, toutefois la nature précise de ces phéromones, ainsi que leurs récepteurs spécifiques, ne sont pas connus.

Dans les années 1970, une première expérience observait que les cycles menstruels de femmes vivant en communauté se synchronisaient, suggérant la présence de phéromones pour permettre cette synchronisation. Cependant, cette étude demeure controversée.

Dans les années 1990, des chercheurs de l’université de Berne démontraient la préférence qu’ont les femmes pour l’odeur de t-shirts portés par certains hommes. Cette préférence se base sur la différence qui existe, chez chaque individu, entre certaines protéines liées au système immunitaire (le complexe majeur d’histocompatibilité). En effet, les femmes testées préféraient l’odeur émise par des hommes chez qui ces protéines étaient différentes des leurs. Cette préférence pourrait favoriser le choix d’un partenaire sexuel non-apparenté ou offrir à la descendance une plus grande capacité de défense immunitaire. Dans cette expérience, on imagine que les phéromones se trouvent dans la sueur et sont émises par les glandes exocrines des aisselles. D’ailleurs, certains chercheurs pensent que la présence de poils à cet endroit précis servirait essentiellement à mieux diffuser ces odeurs.

Toutefois, les phéromones peuvent également être diffusées par d’autres sources. En effet, une étude récente suggère la présence de phéromones dans les larmes. Dans ce cas, il a été montré que des larmes associées aux émotions négatives chez la femme avaient un effet inhibiteur sur le niveau d’excitation des hommes qui y étaient exposés.

Les substances chimiques précises qui constituent  les phéromones citées ci-dessus n’ont, pour l’heure, pas été identifiées. De même, leurs récepteurs ne sont pas connus. L’étude de la souris nous indique que le principal site de perception de phéromones se situe entre le palais et le nez, et s’appelle l’organe voméronasal. Celui-ci contient des neurones sensoriels exprimant des récepteurs appelés VR, pour Vomeronasal Receptors. Cependant, chez l’homme, l’organe voméronasal est fortement atrophié chez l’adulte, même si plusieurs VR potentiels ont été identifiés dans le génome humain. En l’absence de cet organe, on peut donc imaginer que la perception de phéromones chez l’homme se fait par le nez, à travers des neurones sensoriels exprimant soit des VR, soit d’autres récepteurs olfactifs.