Comme le reste de l’organisme, le système immunitaire vieillit. Ce phénomène est appelé immuno-sénescence et touche majoritairement le système immunitaire adaptatif. Beaucoup de facteurs ont été impliqué, cependant leur importance dans l’altération de l’immunité reste pour l’instant mal définie. Comme les autres atteintes dues au vieillissement, les causes primaires se trouvent dans une altération des mécanismes de réparation de l’ADN, des facteurs génétiques, mais également des facteurs environnementaux.

Si les causes primaires sont multiples, on peut cependant expliciter un des mécanismes qui est le mieux défini: les altérations de la population cellulaire T. Ces cellules sont très importantes, car ce sont les lymphocytes responsables de l’immunité cellulaire c’est à dire de l’immunité antivirale, anticancéreuse et sont également des aides essentielles à la production des anticorps.

Dans la moelle osseuse se trouvent les cellules souches hématopoïétiques à l’origine de toutes les différentes populations de cellules immunes. Mais avant d’être fonctionnelles en périphérie et de circuler dans les organes lymphoïdes secondaires, les cellules T doivent être éduquées dans un autre organe appelé le thymus.

Or avec l’âge, les cellules souches hématopoïétiques subissent des altérations qui touchent aussi bien leur nombre que leurs fonctions, ceci menant à un répertoire biaisé des différentes populations cellulaires immunitaires (moins de progéniteurs cellulaires B et T et plus de progéniteurs myéloïdes). En parallèle, l’âge mène à une involution du thymus qui entraîne une diminution du répertoire des cellules T. En pratique, cela signifie qu’il y aura moins de cellules T “nouvelles” capables de reconnaître un antigène (tumoral ou viral par exemple) et d’assurer une réponse immune adéquate.

Cependant, au cours de notre vie, le système immunitaire a produit des cellules T mémoires à chaque rencontre avec un pathogène (ou un vaccin). Ces cellules confèrent une très bonne protection à l’organisme lors de la vie adulte mais subissent également des altérations avec l’âge et sont moins efficaces pour répondre à un pathogène.

La combinaison d’un moindre nombre de nouvelles cellules T fonctionnelles et d’une altération des cellules T mémoires mènent à une diminution de l’efficacité du système immunitaire.