Musique d'avenir

A l'écoute des oeuvres lauréates du Prix Palma Ars Acustica 2022 : rencontre avec le compositeur slovène Brane Zorman - et diffusion de la pièce lauréate Tree Spirits | Touch
Le Prix Palma Ars Acustica est un concours international organisé chaque année par le Groupe Euroradio Ars Acustica pour promouvoir et récompenser les meilleures productions par les artistes et les auteurs dans le monde de l'Ars Acustica (arts radiophonique, sonore ou médiatique, compositions texte/son, musiques electroacoustique ou électronique, etc.).
L'œuvre sonore The Tree Spirits| Touch réfléchit à la vie d'un arbre, spécule sur sa composante acoustique et explore l'interaction d'une partie individuelle d'une plante avec la colonie d'organismes et la communauté biotique de la forêt. Les enregistrements sonores donnent une voix à l'existence d'un arbre dans ses cycles annuels et de vie qui commencent et se terminent dans le silence. Le silence qui anticipe la résurgence printanière du flux de sève, et le silence de la destruction causée par le changement climatique, la sécheresse et les incendies.
L'artiste se concentre sur le toucher ; le toucher comme expression d'une préoccupation et d'une conscience authentiques de la coexistence avec les plantes, et le toucher destructeur de la dévastation de l'environnement. Le toucher d'un tronc d'arbre, le frottement des branches les unes contre les autres, l'écrasement de l'écorce détachée, le feuillage, le bruissement des arbres dans le vent, l'eau qui trempe les racines - un voyage acoustique à travers l'existence physique d'un arbre. Jusqu'à la rupture d'une branche, la chute d'un arbre et un incendie, un avertissement de la sécheresse à venir qui est toujours un coup dur pour l'habitat forestier........
Pour plus d'informations sur la composition, consultez le site
www.steklenik.si/en/brane-zorman-...e-spirits-touch/
Osolescence de Jessica Ekomane et Rully Shabara pose la question des voix à l'ère de leur synthétisation technique.
Les machines qui parlent sont presque quotidiennes. Mais qui parle ici pour qui : nous à travers les machines ou les machines à travers nous ? Lorsque l'artiste vocal Rully Shabara ouvre la bouche, des sons issus du monde des machines retentissent : du chuintement électronique cassé aux sons qui rappellent un film d'horreur trash. Dans "Obsolescence", la musicienne électronique Jessica Ekomane travaille avec des enregistrements de sa voix.

Depuis 2002, The Lappetites regroupent : Kaffe Matthews, virtuose de lʹélectronique, Antje Greie alias AGF chanteuse, compositrice et poète ainsi que Ryoko Akama aux synthetiseurs. Leur travail comprend une collaboration avec la compositrice française Eliane Radigue, un projet de performance audiovisuelle et de multiples concepts musicaux. La longue expérience de Kaffe Matthew en matière de son spatialisé en direct, la sensibilité sonore de Ryoko Akama au synthétiseur et lʹexécution numérique et vocale dʹAGF apportent un spectre dynamique dans le son qui dépasse les frontières de lʹimagination.
Au Festival Ear We Are 2023 ces trois artistes proposaient un étrange conte musical poétique abstrait. Extrême dans ses timbres et sonorités , allant du bruit à des aigus presque imperceptibles, enregistré le 3 février 2023 à lʹAlte Jura Garage à Bienne, par nos collègues de SRF. (durée 46 minutes).

Une rencontre avec lʹartiste sonore Dimitri De Perrot, metteur en scène, ancien Dj, spécialiste de la spatialisation. Ce compositeur zurichois combine le son et le bruit pour créer des scénarios fascinants. Il présentait son installation "Into the Dirt" au Festival Archipel
Dimitri de Perrot nous invite à écouter le sol, celui sur lequel nous marchons, sur lequel nous pouvons nous asseoir ou nous allonger. Et en tendant l’oreille à ce qui se passe, à la hauteur des pieds, des histoires passés et présentes nous sont contées. Car le sol parle. Il s’agit ici de laisser aller et d’écoute de notre environnement le plus proche. L'écoute nécessite du temps, dit l’artiste : en donnant son temps nous nous offrons la possibilité même d’une rencontre, d’une découverte, dans une dynamique de compréhension et de changement.
Jessie Cox est un théoricien critique, compositeur, batteur et pédagogue qui prépare actuellement un doctorat à l'université de Columbia. Il a grandi en Suisse et vit actuellement à New York. La presse américaine le définit comme l'un des compositeurs les plus audacieux, et expérimentaux au monde, qui écrit de la musique à propos de l'univers - et sur notre avenir dans cet univers. À travers la musique classique d'avant-garde, le jazz expérimental et l'art sonore, il a conçu sa propre science-fiction musicale, qui s'interroge sur l'avenir de l'humanité.
Dans Existence Lies in-Between (2017) pour flûte, clarinette basse, violon, alto, violoncelle, contrebasse, percussions, il expérimente les limite du son et du silence.
Dans sa Deuxième Symphonie, Félicité réelle et éternelle (True and Eternal Bliss ! (1979)) pour voix et orchestredʹaprès le texte dʹun moine allemand du XIe siècle, Hermanus Contractus Galina Ustolskaya nʹ utilise que trois mots : seigneur, éternité et vérité. Galina ne prétend pas pour autant composer de la musique sacrée, elle dit prendre ces mots pour leur côté incantatoire, indépendamment de leur sens.
Avec six flûtes, six hautbois, six trompettes, trombone, tuba, piano solo et récitant, l’œuvre centrale de ce concert - née de la main de Galina Ustvolskaya - fait trembler les murs : par grappes d’instruments, avec des rythmiques immuables et des dynamiques extrêmes, l’écriture conjugue puissance du geste et profonde poésie.
https://dimitrideperrot.com/fr/news
https://neo.mx3.ch/jessiecox

Finesse, souffle, silence, frissons, respiration, inspiration sont les mots clefs de cette soirée.
A lʹinitiative de la clarinettiste et compositrice Carol Robinson, six musiciens, solistes remarquables se rencontrent et partagent leur passion pour des musiques qui se déploient dans la continuité, avec une forme de permanence.
Nathalie Chabot violon
Hélène Fauchère chant
Garth Knox alto, vièle médiévale
Sylvain Lemêtre percussion
Carol Robinson clarinette
Agnès Vesterman violoncelle, dulcimer
Avec I Listened to the Wind Again, Jürg Frey nous invite à plonger dans un temps suspendu. La finesse de son écriture est à lʹimage du titre de son œuvre, avec des sons qui apparaissent et disparaissent de manière spectaculairement imperceptible. Le reste du programme sʹinscrit dans une même perspective, avec des prolongements dans des univers mélodiques des 12ème, 14ème et 21ème siècles qui transporte dans un moment de profonde plénitude.
EAR WE ARE 2023 : Le bassiste et compositeur franco-allemand Pascal Niggenkemper est considéré comme l'un des contrebassistes les plus aventureux de la scène actuelle. Il était lʹinvité du Festival le 4 février 2023, pour un concert en solo.

C'est à l'alte Jura Garage à Bienne que se déroule le Festival de musiques improvisées et expérimentales Ear We Are.
Du 2 au 4 février 2023, le Festival proposait une programmation pointue, originale et passionnante ! Entre musique écrite, avec le célèbre Quatuor Arditti, musique improvisée fougueuse avec la saxophoniste danoise Mette Rasmussen, la diversité euphorisante du Steve Beresford's 4tet et enfin les mots et les sons aiguisés et sculptés du rappeur expérimental américain Billy Woods.
"Car lʹessentiel reste de tendre lʹoreille, dʹêtre attentif·ve aux nuances, à lʹincertain, aux subtilités, à ce qui nous résiste. Et de donner du souffle à cet élan, de penser et dʹécouter à haute voix, de vivre lʹénergie qui jaillit dʹune rencontre. Cʹest là tout lʹenjeu du festival de cette année qui, avec des artistes internationaux de haut vol, joue les contrastes et sʹempare des approches musicales les plus diverses : voir le monde les oreilles grand ouvertes, emprunter de nouvelles voies. Droites ou sinueuses, quelle importance, au fond. Lʹessentiel est dʹêtre en route." Ear we are
https://www.earweare.ch/fr/programme/

Re-Ghoster Extended est l'extension d'un projet en trio du batteur Nicolas Field
A la frontière entre musique écrite et improvisation, Re-Ghoster déploie ses sons sur une trajectoire double, celle d’instruments acoustiques mis en tension dans un milieu répliqué par celui d’un magnétophone à bandes, écho imparfait dont la voix murmure et ressasse ces moments passés. Une conversation à cinq crépite et souffle, dont on peine à distinguer ce qui hante et ce qui est hanté.
Ce concert est aussi l'occasion de découvrir la nouvelle pièce de Nicolas Field, Dreaming with the lights on, commandée par le festival Archipel.
Nicolas Field:batterie,électronique
Thomas Florin:piano
Jérôme Noetinger: électronique,magnétophone Revox
Nate Wooley: trompette
Fritz Welch: voix