Depuis le début du 19ème siècle, les agences matrimoniales et la presse dédiée aux petites annonces se sont battues pour gagner en légitimité. [AFP - Ann Ronan Picture Library / Photo12]

L’amour, toujours, mais différent (1/5) : le marché de l’amour

À la fois force motrice qui ferait tourner le monde et maladie sans remède, l’amour représente un fait social total dans l’imaginaire occidental. Une histoire des sentiments amoureux, de leurs effets et de leurs expressions.

Si l’on souhaite confirmer l’adage, "qui se ressemble, s’assemble", faut-il encore pouvoir se rencontrer pour trouver chaussure à son pied. Dans les sociétés rurales, ouvrières, bourgeoises ou citadine du 19e siècle, tous les célibataires n’ont pas les mêmes usages, chances et stratégies pour «tomber sur leur moitié». Parfois, certains souhaitent aider le destin. Si aujourd’hui, les algorithmes de Tinder, Meetic ou autre Grindr règnent sur le marché de la rencontre amoureuse, depuis le début du 19e siècle les agences matrimoniales et la presse dédiée aux petites annonces se sont battues pour gagner en légitimité. À la recherche de l’âme sœur ou du bon parti, le marché de la rencontre se constitue progressivement en arène professionnelle et codifiée, le plus souvent dictée par les attentes masculines. Claire-Lise Gaillard est docteure en histoire contemporaine. Son travail de recherche s’est basé sur une population de 12'000 individus dont elle a retrouvé la trace dans les registres matrimoniaux et dans les petites annonces de la presse généraliste ou spécialisée depuis le début du 19e siècle.

"Pas sérieux s’abstenir, histoire du marché de la rencontre au 19e-20e siècle", aux éditions du CNRS.
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