Xochitl Borel: "Les Oies de lʹIle Rousseau"

Entrée en matière kaléidoscopique. Xochitl Borel livre un texte dense et tenu. Elle met en scène une dizaine de personnages. Tous plus ou moins douloureusement issus de lʹexil. Tous échoués dans une Genève relativement avenante. Réfugiés dans leur bulle, seuls et anonymes. Presque transparents. Au centre Eliott, un flic mal à lʹaise. Trop humain pour la hiérarchie. Fils de Natacha, qui a choisi la mort quand il avait 4 ans. Dʹoù la désagréable sensation de "coïncider avec tous les suicidés du monde". Terrorisé par lʹidée de perdre. Des êtres sensibles à la lune, à la nature, aux fleurs et aux vertus des oies sauvages. Tous étrangers, tous pareils. Ce roman dit le déracinement, la résistance lʹamour, la vie, la mort. Un polar doux et haletant.
Par Marlène Métrailler
A lire: Xochitl Borel: "Les Oies de lʹIle Rousseau", Editions de lʹAire