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Si vous avez aimé Poutine en Crimée, vous allez adorer Poutine en Estonie, en Lettonie, en Lituanie; Poutine au Kazakhstan, en Ouzbékistan, au Kirghizistan, au Tadjikistan, au Turkménistan; Poutine en Alaska, à Cuba, en Angola. C'est peut-être une vieille rengaine de la Guerre froide, mais Vladimir Poutine la remet au goût du jour. Dans les Pays baltes, les minorités russes ne souffrent-elles pas d’une intolérable discrimination? L'Asie centrale ne s'apparente-t-elle pas à une arrière-cour du Kremlin? Et que dire de l'Alaska, cet ancien territoire russe d'Amérique, vendu aux États-Unis en 1867 pour une bouchée de pain? Aujourd'hui, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était, mais Vladimir Poutine refait l'Histoire un peu comme "on refait le match". L'ancien colonel du KGB ne se contente plus de ressusciter quelques vieux symboles bolchéviques comme l'ancien hymne national soviétique ou le drapeau rouge pour les unités militaires, il guerroie dans le Caucase et s'invite en Crimée. A sa manière, Poutine est un pur disciple de Lénine, lorsqu'il estime que la disparition de l'Union soviétique est la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle. A ses yeux, la reconquête est un acte de foi. Puisqu'elle est par essence universelle, la Russie est partout chez elle. De grâce, Vladimir Vladimirovitch, restez chez vous! Les anciennes Républiques soviétiques ne sont plus votre chasse gardée. Quittez Damas! Laissez tomber Bachar el Assad! Retirez-vous de Chypre et de sa place financière! Abandonnez vos rêves d'Empire! Pour tout dire et pour reprendre la belle expression de l'historien François Furet, cessez de vivre dans "le passé d'une illusion"! Jacques Allaman
Jacques Allaman: Poutine ou le passé d'une illusion