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"La Religieuse", le dramatique destin d'une nonne malgré elle

Pauline Etienne dans "La religieuse". [Le Pacte]
"La Religieuse" de Diderot au cinéma / Audio de l'info / 1 min. / le 20 mars 2013
Au cinéma cette semaine, "La Religieuse" de Guillaume Nicloux raconte l'histoire d'une nonne rebelle brillamment incarnée par l'actrice belge Pauline Etienne. Dans "Warm Bodies", un zombie tombe amoureux. Et "Children of Sarajevo" fait partager la dure réalité de deux orphelins de guerre.

"La Religieuse" de Guillaume Nicloux ("Une affaire privée", "Cette femme-là"), c'est l'histoire de Suzanne Simonin, 16 ans, contrainte par sa famille de rentrer dans les ordres alors qu'elle aspire à vivre dans "le monde".

Au couvent, la jeune femme, incarnée par l'actrice belge montante Pauline Etienne, découvre l'arbitraire ecclésiastique, confrontée à des mères supérieures tantôt bienveillantes (Françoise Lebrun), tantôt cruelles (Louise Bourgoin) ou trop aimantes (Isabelle Huppert).

Face aux humiliations et à l'injustice, animée par une force et une passion irrésistible, Suzanne entame un long combat pour la liberté, passant du rôle de victime à celui d'héroïne.

Le pamphlet anticlérical évité

En portant à l'écran le classique de Denis Diderot, Guillaume Nicloux emboîte le pas, à 47 ans d'intervalle, au film de Jacques Rivette, tiré du même livre, et frappé alors par la censure, avant d'être présenté au Festival de Cannes sous la pression de Jean-Luc Godard en 1966.

Dans cette adaptation-ci, le réalisateur évite pour sa part la charge anticléricale, préférant se concentrer sur la figure centrale du film, une héroïne au parcours douloureux, et les thèmes d'une étonnante modernité: révolte contre l'autorité, lutte contre l'arbitraire, désir de liberté…

Présenté en sélection officielle à Berlin, "La Religieuse" brille par sa beauté formelle et le jeu intense des actrices.

La bande-annonce de "La Religieuse":

La Religieuse
La Religieuse / Sortir.ch / 1 min. / le 11 mars 2013

"Warm Bodies", l'histoire d'un zombie amoureux

Si les films de zombies sont courants, il est plus rare que l'un d'entre-eux tombe amoureux d'une vivante. Et c'est là toute l'originalité de "Warm Bodies", une adaptation du roman éponyme d'Isaac Marion, réalisé par Jonathan Levine ("Tous les garçons aiment Mandy Lane", "Wackness", "50/50").

R (Nicholas Hoult), un mort-vivant romantique, sauve contre toute attente Julie (Teresa Palmer), une adorable survivante, et la protège de la voracité de ses compagnons.

Au fil des jours, la jeune femme réveille chez lui des sentiments oubliés depuis longtemps. Peu à peu, il redevient humain. Elle commence à voir en lui plus qu'un regard vide et des gestes de momie…

Dans la peau des morts-vivants

"Warm Bodies" n'est pas un film de zombies comme les autres tant il tire sur la comédie romantique, s'autorisant même des clins d'œil à Roméo et Juliette. Le nom des personnages (R et Julie) renvoient à l'oeuvre de Shakespeare, de même qu'une certaine scène de balcon…

L'humour noir (mais pas gore) trouve néanmoins sa place dans le film de Jonathan Levine. La satire sociale aussi.

Mais "Warm Bodies" innove surtout en adoptant le point de vue du zombie, qui s'exprime en voix off. De quoi montrer que les morts-vivants aussi ont un cœur et interroger sur ce que signifie être humain...

La bande-annonce de "Warm Bodies"

Warm Bodies
Warm Bodies / Sortir.ch / 1 min. / le 12 mars 2013

Aida Begic ne quitte pas Sarajevo

Dans son second film, "Children of Sarajevo", la réalisatrice bosnienne Aida Begic raconte l'histoire de Rahima, 23 ans, et de son frère Nedim, 14 ans, deux orphelins du siège de Sarajevo (1992-1996).

La jeune femme à la beauté austère, moquée parce qu'elle porte le voile, travaille dans la cuisine d'un restaurant où elle gagne un salaire de misère. Un jour, son jeune frère casse le smartphone d'un fils de ministre. Les ennuis commencent et s'amplifient encore lorsque Rahima (Marija Pikic) s'aperçoit que Nedim se livre à un mystérieux trafic.

Si Aida Begic effectue un véritable travail de mémoire sur un des pires événements de la guerre des Balkans, dénonçant la misère de ceux qui ont survécu, elle n'en valorise pas moins la force de caractère de son héroïne qui ne rend jamais les armes.

La bande-annonce de "Children of Sarajevo"

Children of Sarajevo
Children of Sarajevo / Sortir.ch / 1 min. / le 11 mars 2013

Juliette Galeazzi

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Les prochaines sorties

Mercredi 20 mars:

CHILDREN OF SARAJEVO de Aida Begic. Avec Marija Pikic, Ismir Gagula, Bojan Navojec

GAMBIT de Michael Hoffman. Avec Colin Firth, Alan Rickman, Cameron Diaz

INCH'ALLAH de Anaïs Barbeau-Lavalette. Avec Evelyne Brochu, Sabrina Ouazani, Yousef Sweid, Sian

JACK THE GIANT SLAYER de Bryan Singer. Avec Nicholas Hoult, Stanley Tucci, Bill Nighy, Eleanor Tomlinson

LA RELIGIEUSE de Guillaume Nicloux. Avec Isabelle Huppert, Pauline Etienne, Louise Bourgoin

WARM BODIES de Jonathan Levine. Avec Nicholas Hoult, Teresa Palmer, Rob Corddry

Mercredi 27 mars:

G.I. JOE: RETILATION de John M. Chu. Avec Channing Tatum, Bruce Willis

LOS AMANTES PASAJEROS de Perdo Almodovar. Avec Pénélope Cruz, Antonio Banderas

THORBERG de Dieter Fahrer. Documentaire suisse.

L'info cinéma de la semaine

Les frères Jean-Marie et Arnaud Larrieu ("Peindre ou faire l'amour", "Voyage aux Pyrénées") ont choisi la Suisse pour le tournage d'une partie de leur prochain long-métrage "Amour Crime Parfait".

Les cinéastes français ont choisi ni plus ni moins que le Rolex Learning Center de l'EPFL, où Sara Forestier et Mathieu Amalric ont notamment joué au prof et à l'étudiante vendredi dernier, selon Le Matin.

Le film, inspiré du thriller romantique de Philippe Djian, Incidences, met en scène un prof de littérature, Marc, connu pour collectionner les aventures avec ses étudiantes, jusqu'au jour où sa dernière conquête disparaît...