Bonjour Sonia,

La question est très générale et il faut clarifier la terminologie afin d'éviter le flou, car la réponse générale serait oui et non.

Seule une production du même type peut être comparée en pièces, masse ou énergie. La comparaison d'une production hétérogène, matérielle et immatérielle, se fait en unités monétaires.

Nuire à l'environnement peut signifier une pollution locale ou globale, comme l’émission de gaz à effet de serre, une consommation démesurée d'énergie ou de matières premières, ou d’autres nuisances pour l'environnement naturel ou construit ou pour le climat : bruit, champ électromagnétique, changement de microclimat par des tours de refroidissement, pollution thermique des cours d'eau, nuisance esthétique, etc.

Très souvent, il est possible de réduire l'impact d'une production et il est parfois possible de le faire sans grands frais. En général, un simple changement d'habitudes peut amener des économies importantes, mais elles sont plus importantes du côté de la consommation plutôt que de celui de la production. Un consommateur peut avoir de nombreux gestes à changer qui apportent chacun une petite économie au niveau individuel, dont la somme peut donner un effet important déjà au niveau individuel et d'autant plus au niveau national. Une entreprise spécialisée effectue un grand nombre d'opération du même type, où une optimisation peut apporter des gros effets, et c'est pourquoi elle a probablement déjà été faite.

En général, toucher aux paramètres comportementaux ne coûte rien et peut apporter des économies comparables aux nouvelles technologies. Pire, ces nouvelles technologies peuvent paradoxalement augmenter la consommation des ressources - si l'on installe des nouvelles ampoules à basse consommation pour ne plus éteindre les lumières, par exemple. Donc, seule une combinaison de nouvelles technologies avec la surveillance du comportement peut apporter des économies désirées.

Le coût varie d'une branche industrielle à l'autre, d'une technologie à l'autre et même entre les pays qui ont des instruments politiques et des prix différents. Par exemple, les branches intensives en énergie comme l’aluminium, le verre et la sidérurgie vont se comporter à-peu-près de la même façon partout. Dans les secteurs comme parfumerie ou la finance où une très grosse valeur ajoutée est produite par unité d'énergie avec peu de matière première, la consommation d'énergie serait plutôt liée à l'éthique d'entreprise et l'image marketing. Le secteur de la construction, qui est un gros consommateur d'électricité, dépend plus de la conjoncture économique en général. En plus, c'est un consommateur captif, pour lequel il serait difficile ou impossible de remplacer l'électricité par un autre agent énergétique.

On voit donc que dans différents secteurs d'activité économique, l'importance de l’énergie et l'impact des mesures de protection de l'environnement sur le bilan d'entreprise est différent. Pour une entreprise, la pérennité est plus importante que l'environnement, qui ne peut être qu'un objectif secondaire. Là où la réduction de charge environnementale apporte des économies, les mesures sont prises volontiers. Si elles représentent des coûts supplémentaires, elles seront adoptées, si elles seront rendues nécessaires pour satisfaire les normes légales ou une politique volontaire d'une entreprise en bonne santé financière.

Donc la réponse est : oui, on peut produire autant et diminuer les nuisances. La production nécessitera moins d'énergie, moins de matières premières mais plus d'informations et en général le coût unitaire peut être plus élevé. Mesurée en unités monétaires, une production de valeur égale sera moins intensive en ressources.