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Les différents modes de contraception

Le préservatif

Capote, capote anglaise, condom

Le préservatif est un étui qui peut en latex ou en polyuréthane. Il est étanche au sang, secrétions provenants du vagin et du pénis. Le contraceptif correctement utilisé prévient la grossesse et protège des Infections Sexuellement Transmissible (IST). Il existe deux sortes de préservatifs:

- Le préservatif masculin est adapté à la morphologie de l'organe sexuel masculin(en latex mais aussi en polyuréthane). Il se place sur le pénis en érection avant un rapport sexuel qui implique une pénétration vaginale, une pénétration anale ou une fellation. Le préservatif ne s'utilise qu'une seule fois, et au bout de 5 ans il est périmé. Il peut s'utiliser avec des gels lubrifiants mais il est fortement déconseiller de l'utiliser avec une crème, une huile ou encore de la vaseline (quelconque corps gras), ça pourrait l'endommager. Enfin il existe plusieurs tailles, textures, parfums ou encore couleurs de préservatifs.

- Le préservatif féminin est adapté à la morphologie de l'organe sexuel féminin. Il est composé d'un étui fin en polyuréthane ou en nitrile muni d'un anneau chacune de ses extrémités. L'extrémité fermée du préservatif se place au fond du vagin, tandis que l'autre extrémité se place à l'extérieur et recouvre les lèvres. Il est possible de retirer l'anneau interne pour plus de confort lors de rapports vaginaux ou anaux, mais rien ne garantit autant d'efficacité que lorsque l'anneau interne est présent. Il peut être posé longtemps avant les rapports et il n'est pas obligé de le retirer immédiatement après l'éjaculation.

Le spermicide

Crème, ovule, éponge ou tampon

Le spermicide a pour visée, de tuer les spermatozoïdes ou les rendre incapable de pénétrer l'ovule. Il se présente sous différentes formes, en crème, sous forme d'ovule, d'éponge ou encore de tampon. Il est impératif d'introduire le spermicide dans le vagin avant le rapport sexuel. Le spermicide peut être utilisé en complément d'un autre moyen de contraception. L'utilisation du spermicide comme seul moyen de contraception n'a qu'une efficacité très aléatoire. De plus il ne faut pas utiliser de savon durant les 6 à 8 heures après le rapport sexuel. Attention le diaphragme ne protège pas des infections sexuellement transmissibles.

Le diaphragme

Une coupelle en silicone

Le diaphragme est un capuchon en silicone. Il se place contre le col de l'utérus pour empêcher les spermatozoïdes de passer et on y adjoint un spermicide gel. Pour sa mise en place, il est important de bien se laver les mains afin d'éviter l'arrivée de bactéries dans l'utérus. L'insertion du diaphragme peut se faire jusqu'à 2h avant le rapport sexuel et il faut la maintenir en place au moins 8h après la dernière éjaculation. Il peut se garder en place jusqu'à 24h après le rapport. Après nettoyage, le diaphragme est réutilisable. Il existe plusieurs tailles, mais il est aussi possible d'en faire fabriquer un adapté à la taille de son col de l'utérus. Attention la cape ne protège pas des infections sexuellement transmissibles.

La cape cervicale

Le chapeau du col de l'utérus

La cape cervicale à la forme d'un capuchon en latex. Elle se place au fond du col de l'utérus pour empêcher les spermatozoïdes de passer. Pour sa mise en place, il est important de bien se laver les mains afin d'éviter l'arrivée de bactéries dans l'utérus. L'insertion de la cape peut se faire jusqu'à 2h avant le rapport sexuel et il faut la maintenir en place au moins 8h après la dernière éjaculation. Elle peut se garder en place jusqu'à 24h après le rapport . Un spermicide recommandé, et les lubrifiants vaginaux ou les produits à base d'huile sont à éviter car accélèrent la dégradation de la cape. Après nettoyage, la cape peut être réutilisée et il est recommandé de la changer tous les deux ans. Attention la cape ne protège pas des infections sexuellement transmissibles.

Le Dispositif Intra Utérin (DIU)

Anciennement appelé le stérilet

Le DIU est un dispositif de petite taille (environ 3 cm de longueur en moyenne) que l’on va introduire dans la cavité utérine lors d’un examen gynécologique. La pose et le retrait se font par un médecin ou un membre du personnel médical qualifié. Il reste en place dans l'utérus durant la période de contraception désirée (3 à 10 ans selon les modèles). Il peut également être utilisé chez la femme qui n’a jamais eu d’enfant, il y a à disposition des modèles adaptés aux utérus de plus petite taille.

Il existe deux types de DIU:

- Le DIU en cuivre

Il a avant tout un effet spermicide et il empêche également la nidation. Il existe un potentiel risque de menstruations plus abondantes et plus douloureuses particulièrement les premiers mois. C’est également la meilleure contraception d’urgence disponible à ce jour. Il peut être inséré jusqu’à 5 jours après un rapport sexuel à risque.

- Le DIU hormonal

Il diffuse dans l'utérus des hormones progestatives. Ces hormones vont épaissir la glaire cervicale et empêcher le passage des spermatozoïdes. Ces hormones induisent également une atrophie de l’endomètre  ce qui défavorise la nidation. La présence d’un DIU hormonal occasionne des modifications des règles (changement de volume, durée, fréquence, régularité et parfois une absence totale de règle suite à l’atrophie endométriale)

La contraception orale

Ou pilule contraceptive

La pilule est un mode contraceptif qui se présente sous forme de comprimé à prendre par voie orale. Il existe actuellement deux types de pilules:

- La pilule combinée ou pilule oestro-progestative

Elle contient deux hormones de synthèses (dérivées de l’œstrogène et de la progestérone) qui vont combiner les trois mécanismes contraceptifs. Elle empêche l'ovulation, complique le passage des spermatozoïdes (via l'épaississement de la glaire cervicale) et réduit l'épaisseur de l'endomètre qui défavorise la nidation. Une plaquette de pilule correspond à un mois.

Les 2 préparations les plus classiques sont les suivantes:

a. la plaquette comprend 21 comprimés contenant les hormones. Après le 21ème jour, on interrompt la prise de comprimés d'une semaine pour induire un déclenchement de ses menstruations.

b. la plaquette comprend 28 comprimés, dont 4 qui ne contiennent pas d'hormones (placebo). Les saignements seront induits lors des prises de placebo.

Il est possible dans les 2 cas "d'enchaîner des  plaquettes", ne prendre que les comprimés contenant des hormones dans la préparation. Dans le cas d’enchaînement, il n’y aura pas de déclenchement des saignements. Enfin cette pilule peut être prise avec un retard de 12h maximum sur l'heure de la prise habituelle.

À savoir que cette contraception combinée augmente légèrement le risque de maladie thrombo-embolique et doit donc être prescrite avec précaution chez les femmes ayant déjà des facteurs de risques de thrombose.

- La pilule progestative

Elle contient uniquement une hormone progestative de synthèse. Elle combine les trois mécanismes contraceptifs. La pilule progestative empêche l'ovulation, complique le passage des spermatozoïdes (via l'épaississement de la glaire cervicale) et réduit l'épaisseur de l'endomètre qui défavorise la nidation.

Sa prise est quotidienne sans pause contrairement à la contraception combinée. Elle induit comme toutes les contraceptions progestative une modification des règles (changement de volume, durée, fréquence, régularité et parfois une absence totale de règle suite à l’atrophie endométriale). Elle peut être prise avec un retard de 12h maximum sur l’heure de la prise habituelle. Contrairement à la contraception orale combinée, elle n’augmente pas le risque thrombo-embolique et peut donc être prescrite chez la femme à risque de thrombose. Cette pilule peut également être prescrite lors de l’allaitement car elle modifie peu la quantité de lait.

Le patch contraceptif

Ou timbre contraceptif

Le patch contraceptif est un carré d'environ 4 cm de côté. Il se colle sur la peau, sur le torse (sauf près des seins) sur l'abdomen, sur la fesse ou encore sur la face externe du bras. Le patch diffuse des hormones oestroprogestatives par voie transdermique et il combine les trois mécanismes contraceptifs. Il empêche l'ovulation, complique le passage des spermatozoïdes (via l'épaississement de la glaire cervicale) et réduit l'épaisseur de l'endomètre qui défavorise la nidation. Il a donc la même efficacité que la pilule combinée. La patch doit être changé toutes les semaines, puis après la troisième semaines on l'enlève pour avoir ses menstruations. Il est conseillé de changer lieu d'application d'un patch au suivant, afin d'éviter une irritation de la peau.

L'anneau vaginal

C'est un anneau en plastique d'environ 6 cm de diamètre. Il s'insère dans le vagin le premier jour du cycle et doit être retiré après 3 semaines, ce qui va induire des règles. Une fois inséré dans le vagin, l'anneau se positionne tout seul et diffuse durant 3 semaines des hormones oestro-progestative. Cette contraception combine les 3 mécanismes contraceptifs. Il empêche l'ovulation, complique le passage des spermatozoïdes (épaississement de la glaire cervicale) et réduit l'épaisseur de l'endomètre qui défavorise la nidation.

Comme les autres contraceptions oestro-progestive, il augmente également légèrement le risque de maladie thrombo-embolique.

L'implant contraceptif hormonal

Implant sous-cutané

Ce processus consiste à implanter sous la peau de manière superficielle un petit bâtonnet de 5 cm de long et de 2 mm de diamètre. Une anesthésie locale est nécessaire pour l'implanter dans le tissus sous-cutané de la face interne du bras. L'implant contraceptif contient un réservoir qui diffuse de l'étonogestrel, une hormone progestative de synthèse qui combine les trois mécanismes contraceptifs. Il empêche l'ovulation dans la majorité des cas, complique le passage des spermatozoïdes (épaississement de la glaire cervicale) et réduit l'épaisseur de l'endomètre qui défavorise la nidation. L'implant se renouvelle tous les trois ans par un médecin ou une sage-femme, et devient actif au bout de 24h. L’implant sous-cutané est le moyen de contraception le plus efficace disponible à ce jour.

Cette contraception induit comme toutes les contraceptions progestative une modification des règles (changement de volume, durée, fréquence, régularité et parfois une absence totale de règle suite à l’atrophie endométriale). On peut constater également chez certaines patientes une prise de poids.

Le progestatif injectable

Injection intramusculaire ou sous-cutanée

Ce processus consiste à injecter un progestatif dans le muscle ou le tissu sous cutané. L'injection (acétate de medroxyprogestérone) se renouvelle toutes les 12 semaines par un médecin, une infirmière ou une sage-femme. Le progestatif injectable combine les trois mécanismes contraceptifs. Il empêche l'ovulation, complique le passage des spermatozoïdes (épaississement de la glaire cervicale) et réduit l'épaisseur de l'endomètre qui défavorise la nidation. Cette contraception induit, comme toutes les contraceptions progestatives, une modification des règles (changement de volume, durée, fréquence, régularité et parfois une absence totale de règle suite à l’atrophie endométriale). Il occasionne également une diminution de la masse osseuse (réversible à l’arrêt de la contraception). Pour cette raison il ne doit pas être utilisé pour de trop longue période et son utilisation devrait être évitée chez la très jeune fille.  Enfin, une fois injecté, son effet peu dans certaines situations persister au-delà des 3 mois.

Contraception d'urgence

La pilule du « lendemain »

Cette méthode de contraception s'utilise pour prévenir une grossesse après un rapport sexuel non protégé. Elle se présente sous forme de pilule. Cette dernière n'est pas efficace à 100% et ne peut en aucun cas remplacer un autre moyen de contraception. Ces 2 pilules sont disponibles en vente libre en pharmacie. Il est possible de prendre plusieurs fois une contraception d’urgence au cours d’un même cycle, toutefois son efficacité s’en trouvera à chaque fois diminuée.

 Il existe deux types de pilules d’urgence :

- La pilule à base d'acétate d'ulipristal (ellaOne®) qui est à prendre au plus tard dans les 120h (5 jours) suivant le rapport sexuel à risque. L'acétate d'ulipristal va essentiellement retarder l’ovulation. À la différence de la pilule à base de lénovorgestrel, (ci-dessous) la pilule à base d'acétate d'ulipristal peut encore agir si le rapport sexuel a eu lieu au moment où le risque de fécondation est le plus élevé, c'est-à-dire durant la période pré-ovulatoire ce qui la rend un peu plus efficace. Toutefois, il est très important de se protéger encore pendant 2 semaines après sa prise, car la femme pourrait avoir une ovulation normale quelques jours après.

- La pilule à base de lévonorgestrel (NorLevo®) est à prendre, au plus tard, dans les 72h suivant le rapport sexuel à risque. Elle est toutefois beaucoup plus efficace si elle est prise dans les 24 premières heures. Le lénovorgestrel retarde ou perturbe l’ovulation à venir. Cette contraception n’est toutefois plus efficace si elle est prise autour de l’ovulation car elle ne peut plus freiner le processus .

La stérilisation

Un acte chirurgical

La stérilisation est un acte chirurgical qui peut se faire chez l'homme ou la femme, offrant une contraception permanente qui doit être considérée comme irréversible. En effet, les chances de fertilité après correction d'une stérilisation sont faibles.

- Chez l'homme, la stérilisation (vasectomie) exige une anesthésie locale. Cet acte consiste à sectionner ce qu'on appelle les canaux déférents. Ces canaux permettent l'acheminement des spermatozoïdes entre les testicules et le pénis. La production des spermatozoïdes continue mais les spermatozoïdes ne sont plus présents dans le sperme lors de l'éjaculation.

- Chez la femme, la stérilisation (stérilisation tubaire, ligature des trompes ou ablation des trompes) exige une anesthésie générale. Elle se pratique en général par voie laparoscopique à l’aide d’une caméra introduite dans le ventre de la femme. L’acte chirurgical chez la femme comporte donc des risques supplémentaires en comparaison avec l’homme. La stérilisation peut également être pratiquée au moment d’une césarienne ou dans le post partum.

Aucun contraceptif n’étant pris en charge par les caisses maladies, la stérilisation féminine en particulier a un coût très élevé.

Crédits:

RTS Découverte en collaboration avec Dr Isabelle Navarria-Forney, gynécologue, HUG