Le diabète est une maladie fréquente et silencieuse. Elle affecte plus de 8% de la population mondiale et sa caractéristique est une élévation du taux de sucre sanguin (l'hyperglycémie). En Suisse, environ un tiers des personnes affectées ignorent leur condition, faute de dépistage. Elles souffrent de diabète de type 2 (90% des cas), qui découle d'une résistance à l'insuline et d'une dysfonction du pancréas. Les facteurs de risques de la résistance à l'insuline sont la prise de poids viscérale (autour de la ceinture), la sédentarité, une nutrition déséquilibrée, la génétique et l'âge.

Les maladies cardio-vasculaires, soit la survenue d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral ou d'une ischémie des membres inférieurs sont la première cause de mortalité chez les patients diabétiques (>50% des décès). Ces problèmes surviennent lorsque le cœur, le cerveau ou les membres inférieurs sont mal perfusés. Le manque d'oxygène et de nutriments, habituellement transportés par le sang, conduit à la survenue de dommages irréparables de ces organes. Les facteurs de risque de présenter une maladie cardio-vasculaire chez les patients diabétiques sont identiques à ceux des non diabétiques. Il s'agit de l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle, le tabac, la génétique et l'existence d'une résistance à l'insuline.

Chez les patients diabétiques, l'hyperglycémie chronique observée en l'absence de diagnostic ou de traitement inefficace conduit, après plusieurs années, à la survenue de lésions des vaisseaux sanguins. Elles résultent du fait que l'excès de sucre présent dans les vaisseaux sanguins va activer une multitude de voies de signalisation pro-inflammatoires. Les conséquences sont une altération de la fluidité sanguine et des propriétés biologiques de la paroi des artères (dysfonction endothéliale, prolifération de cellules musculaires lisses, activation des macrophages). Les lésions artériosclérotiques vont affecter en premier lieu les artères de petit diamètre sans épargner les artères de plus gros calibre.

La résistance à l'insuline favorise la survenue de diabète et des maladies cardio-vasculaires par des mécanismes cellulaires et tissulaires distincts, mais synergiques à ceux de l'hyperglycémie. Ces patients souffrent le plus souvent d'une accumulation de graisse au niveau viscéral et dans le foie, et d'une activation anormale du système immunitaire. Il existe donc une inflammation chronique et un contexte métabolique favorable à la formation de plaque d'athérome, soit l'accumulation de dépôts graisseux et d'autres substances à la surface interne des artères de grand diamètre. L'hyperglycémie chronique, la résistance à l'insuline et l'ensemble des autres facteurs de risques cardio-vasculaires sont responsables d'une formation de plaques d'athérosclérose en excès. Les conséquences sont des troubles de la circulation sanguine qui peuvent être mortels, notamment en cas de rupture aiguë d'une plaque, ce qui conduit à une occlusion complète du vaisseau. Lorsque la rupture survient au niveau des coronaires, il s'agit d’un infarctus du myocarde et, dans le cas des artères cérébrales, le terme retenu est celui d'AVC (pour accident vasculaire cérébral).

En conclusion, les patients diabétiques peuvent avoir un risque cardio-vasculaire très disparate. Il dépend de l'ampleur des facteurs de risque individuel et de l'hygiène de vie. C'est pour ces raisons qu'il est essentiel dans le traitement du diabète de se focaliser sur la réduction du risque cardio-vasculaire dans son ensemble et pas uniquement sur la gestion de l'hyperglycémie.