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Daniel Albrecht, tout sourire, a pu quitter l'hôpital

Albrecht devrait reprendre l'entraînement dans 3 semaines.
"Ma rééducation terminée, je vais reprendre l'entraînement", dit Albrecht.
Pour la première fois depuis sa chute du 22 janvier à Kitzbuehel, Daniel Albrecht, tout sourire, s'est exprimé à sa sortie de l'hôpital. Le Valaisan, qui a remercié tout le monde, veut "réapprendre" à skier.

Daniel Albrecht est de retour chez lui en Valais. Victime d'une
effroyable chute à Kitzbühel le 22 janvier dernier lors d'un
entraînement, plongé dans le coma artificiel pendant trois semaines
puis hospitalisé à Berne depuis le 15 février, le miraculé de
Fiesch se donne deux saisons pour tenter un retour en Coupe du
monde.



"Je me retrouve dans la position d'un junior qui part de zéro
et qui va essayer de percer sur le circuit"
, a lâché Albrecht
lors de sa première apparition devant les médias depuis son crash.
"Je veux redevenir un skieur professionnel. Mais il est trop
tôt pour dire si je vais y parvenir"
, a reconnu le Valaisan,
délesté de plus de dix kilos mais toujours aussi souriant et
détendu.



"Je vais y aller tout doucement, progresser pas à pas. La
première étape consistera à voir comment je réagis en retrouvant ma
vie quotidienne chez moi"
, a continué celui qui a été victime
d'un traumatisme crânio-cérébral et de contusions aux poumons.
"Je ne me mets pas de pression. J'ai pu prolonger les contrats
avec mes sponsors pour deux ans, cela me donne la possibilité de
voir venir"
, a relevé Albrecht, qui poursuivra sa rééducation
en ambulatoire à la clinique de réhabilitation physique de
Loèche-les Bains.

Aucun souvenir de sa terrible chute

Interrogé sur son accident sur le saut final de la Streif, le
skieur aux quatre succès en Coupe du monde a dit ne se rappeler de
rien. "Quand je revois la vidéo, j'ai une sensation bizarre.
J'ai l'impression qu'il s'agit de quelqu'un d'autre. Cette chute
est horrible, mais je n'ai pas de lien émotionnel avec elle"
,
a-t-il noté. "J'ai retrouvé mes souvenirs jusqu'à la veille de
l'accident. Mais j'ai un blanc pour tout ce qui concerne le jour
même de ma chute."




Pour expliquer son rétablissement éclair, Albrecht a notamment
souligné que son mental de sportif l'avait aidé. "Nous autres
skieurs, nous sommes habitués à devoir faire face à des challenges,
à devoir toujours aller de l'avant"
, a affirmé Albrecht, vêtu
pour l'occasion d'un t-shirt noir avec l'inscription "Never give
up" (n'abandonne jamais).



Reste que les semaines qui ont suivi la fin du coma artificiel ont
été dures. "Un jour, par exemple, je me souviens avoir vu un
papillon, mais sans pouvoir me rappeler du mot papillon. Un autre
jour, un médecin m'a demandé mon âge et j'étais incapable de
répondre. Physiquement, j'étais également très affaibli. Je n'étais
même plus capable de faire une seule pompe"
, a raconté le
coureur qui fêtera ses 26 ans le 25 mai.



si/dbu

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Carlo Janka comme modèle

Le champion du monde du super-combiné en 2007 a aussi insisté sur le soutien de son entourage proche pour s'en sortir rapidement, ainsi que sur la compétence des divers médecins qui l'ont soigné, des premiers secours à Kitzbühel aux hôpitaux d'Innsbruck et Berne. Ses amis skieurs l'ont aussi réconforté. A commencer par le Grison Carlo Janka, pour qui Albrecht fait figure de grand frère. "C'est le premier à m'avoir rendu visite. A l'époque, j'étais son modèle. Mais aujourd'hui, c'est moi qui vais le prendre comme exemple pour essayer de retrouver mon meilleur niveau", a-t-il lâché.

Albrecht a encore voulu remercier les milliers d'anonymes qui l'ont encouragé: "J'ai été surpris par toutes ces marques d'affection. Cela va de ceux qui m'ont envoyé des e-mails à ceux qui sont allés brûler des cierges pour moi à l'église."

Maintenant qu'il est tiré d'affaire, le Valaisan veut apporter sa part d'aide. Via sa marque de vêtements ("@lbright"), il a mis en vente des t-shirts et des casquettes sur lesquels on retrouve sa devise "Never give up". Les recettes seront versées à Fragile Suisse et Pro Integral, deux associations qui oeuvrent pour les victimes de lésions cérébrales.