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La Suisse mise sur plusieurs tableaux

Cologna, en lice dans 5 épreuves, veut une médaille en Tchéquie.
Cologna, en lice dans 5 épreuves, veut une médaille en Tchéquie.
Pour la première fois depuis 20 ans, la Suisse part avec de grandes ambitions aux Mondiaux de ski nordique, qui s'ouvrent mercredi à Liberec. Avec Cologna, Ammann et Küttel, les espoirs sont légitimes.

A la veille des Mondiaux de Liberec, l'obtention d'une médaille
constitue l'objectif minimal, mais deux au moins sont bien sûr
vivement souhaitées. Swiss-Ski ne demande pas à sa quinzaine de
sélectionnés de décrocher la lune, mais de poursuivre sur la lancée
d'un hiver réjouissant. Pléthorique, le programme des épreuves,
grossi encore cette année avec l'arrivée du saut à ski féminin,
offrira moult occasions de briller.

Cologna, 5 courses en 12 jours

Solide leader de la Coupe du monde de fond, Dario Cologna
disputera à lui seul cinq courses en douze jours, à commencer par
le 15km en style classique, vendredi. Seul le sprint par équipes ne
figure pas à son programme. "J'y vais avec le but de gagner une
médaille
", clame la nouvelle étoile du Circuit, qui a prouvé
ses facultés de récupération et sa polyvalence, du sprint au 50km
et dans les deux techniques, en remportant le dernier Tour de
Ski.



Tout leader qu'il soit, le fait que le Grison n'ait obtenu «que»
deux podiums cet hiver (une 2e place début décembre à la Clusaz sur
le 30km libre départ en ligne et son succès au Tour de Ski)
démontre bien que tout est ouvert. Avec le Tchèque Lukas Bauer,
vainqueur de la dernière Coupe du monde et qui évoluera à domicile,
l'Italien Pietro Piller Cottrer ou les Norvégiens Ola Vigen
Hattestad, l'as du sprint, et Petter Northug, le Suisse ne manquera
pas de rivaux.



Le dernier fait de gloire d'un fondeur helvétique dans une
compétition planétaire remonte aux JO de Calgary en 1988, avec le
bronze d'Andy Grünenfelder sur 50km. Aux Mondiaux, aucun Helvète
n'a jamais conquis l'or ni l'argent. Le bronze d'Evi Kratzer sur
5km à Oberstdorf en 1987 reste le seul podium suisse à ce jour.

Ammann a travaillé son élan

La Suisse n'a réussi qu'une seule fois
à glaner plus d'une médaille dans un même Championnat: à Sapporo en
2007, avec l'or (grand tremplin) et l'argent (petit tremplin) de
Simon Ammann. Mais jamais deux athlètes différents n'ont goûté aux
joies du podium. Et jamais la Suisse n'a pu s'illustrer dans plus
d'une discipline en même temps. En ira-t-il autrement en
Bohême?



Plus que Cologna, Simon Ammann est encore l'homme qui peut
débloquer les compteurs. Cinq fois vainqueur cet hiver, jamais
classé au-delà du 8e rang, le Saint-Gallois est au sommet de son
art. Il subit certes depuis janvier l'ascendant de l'Autrichien
Gregor Schlierenzauer. Mais il a beaucoup travaillé la position de
sa prise d'élan (il avait tendance à trop fléchir afin d'avoir une
meilleure impulsion). La défense de son titre au grand tremplin
est, au moins, à ce prix.



Andreas Küttel a retrouvé le moral à temps. Enfin à nouveau proche
des meilleurs, et pour la première fois de l'hiver, avec ses 4e et
5e rangs à Willingen et Klingenthal au début du mois, le Schwytzois
trouvera à Liberec un tremplin qu'il affectionne. Il y a déjà
obtenu deux podiums en Coupe du monde.

Laurence Rochat, seule Romande

Le combiné nordique fut autrefois un bon pourvoyeur de
médailles, à commencer par l'or de Hippolyt Kempf aux JO de Calgary
en 1988. Mais depuis quinze ans, la discipline végète, malgré les
efforts de Kempf aujourd'hui chef de discipline. La 5e place de
Ronny Heer en Coupe du monde début février à Seefeld annonce
toutefois peut-être le réveil.



Des autres, il ne faut pas attendre de miracles. Seule Romande du
voyage, Laurence Rochat figure au 66e rang de la Coupe du monde de
fond. Seraina Mischol est six rangs devant la Vaudoise. Un «top 20»
en individuel constituerait une forme d'exploit pour les deux
fondeuses. Un ou l'autre de leurs collègues masculins en revanche,
comme Elijius Tambornino en sprint ou Toni Livers en distance,
peuvent profiter d'un éventuel «effet Cologna» pour
s'illustrer.

Rochat et Perl, malades, forfait pour les premières
courses

Les Mondiaux de Liberec commencent mal pour les fondeurs
suisses. Laurence Rochat et Curdin Perl, malades, doivent renoncer
respectivement au 10 km classique de jeudi et au 15 km classique
de



vendredi et sont incertains pour la suite des Championnats.



Rochat souffre d'une infection virale des voies respiratoires.
Elle en avait subi les premiers symptômes fin janvier à Rybinsk
(Rus) mais la situation s'est subitement aggravée ces deux derniers
jours, a expliqué le médecin suisse Patrik Noack.



La Vaudoise effectuera un test mercredi, au terme duquel Swiss-Ski
décidera s'il est raisonnable qu'elle reste en course à Liberec ou
non. Elle était déjà tombée malade fin décembre, avec une
gastro-entérite qui l'avait contrainte à renoncer au Tour de
Ski.



Perl souffre pour sa part d'une infection bactérienne. Le Grison
est soigné aux antibiotiques. Il est resté à Davos et se soumettra
à des analyses mercredi, qui permettront de décider de la
suite.



si/bao

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Rochat: "je ne suis pas en bonne condition"

Avec pour meilleur résultat cet hiver une 20e place, en sprint à Rybinsk fin janvier, Laurence Rochat ne peut guère afficher un esprit de conquête à l'heure de disputer ses derniers Championnats du monde, à Liberec. La Vaudoise misera d'abord sur le sprint pour sauver sa saison.

Laurence Rochat, comment se présentent ces Mondiaux pour vous?

LAURENCE ROCHAT: Honnêtement, je ne suis pas dans une condition excellente. J'ai mal au pied, avec un tendon inflammé côté gauche, probablement à cause des souliers, et je n'ai pas beaucoup pu m'entraîner en style classique. C'est un de ces petits bobos que connaissent souvent les fondeurs et qui coûtent toujours de l'énergie. On n'arrive pas à être à 100%, et ça pèse.

Quelles courses allez-vous disputer?

LAURENCE ROCHAT: Le sprint (mardi 24) et le sprint par équipes (le lendemain), avec Seraina Mischol, et éventuellement le 10km classique (jeudi 20). Tout dépendra de mon pied. Je verrai au jour le jour si la poursuite (le 28) peut aussi entrer en ligne de compte, mais le changement de ski pose problème. Le relais tombe à l'eau vu que nous ne sommes que deux filles ici, les autres ne se sont pas qualifiées. On manque de densité dans l'équipe.

Vous, l'ancienne coureuse de distance, c'est donc dans le sprint par équipes que vous aurez les meilleures chances...

LAURENCE ROCHAT: Oui, mais on n'en a pas encore fait cet hiver en compétition. Cela figurait au programme à Düsseldorf mais en skating, alors que là, ce sera en classique. Les cinq premières équipes de chaque demi-finale iront en finale (ndlr: il y a pile un an, pour son dernier sprint par équipes, Rochat avait pris la 16e place, à Liberec déjà).

La motivation est-elle toujours la même?

LAURENCE ROCHAT: Si je ne l'avais pas, je ne serais pas là! Ce seront mes derniers Mondiaux mais le but reste de poursuivre jusqu'aux Jeux de Vancouver l'an prochain, c'est clair.