L'arbitrage, tel que nous le connaissons aujourd'hui dans le football, est le résultat d'une évolution qui s'étend sur plus d'un siècle. Aux origines du football moderne, dans la seconde moitié du 19e siècle, les règles du jeu étaient encore fluides et variaient d'une région à l'autre. Les premières formes d'arbitrage impliquaient souvent des représentants de chaque équipe pour aider à résoudre les désaccords sur le terrain. En effet, cet arbitrage se limitait principalement à un acte de confiance envers le fair-play des joueurs, chaque équipe comptant sur ses capitaines pour régler les litiges. Cependant, cette représentation idéaliste de l'autogestion s'est rapidement heurtée à la réalité des matches, souvent empreints de désordres et de violences.
Des « umpires » aux « referees »
Dès les années 1840, les écoles anglaises comme Eton et Winchester commencent à introduire des "umpires" pour superviser les matches. Ces derniers, choisis par les capitaines de chaque équipe et postés aux buts, sont alors chargés de signaler simplement la mi-temps et la fin des matches et ont un rôle consultatif dans les décisions, les capitaines ayant le pouvoir final de trancher en cas de litige ou désaccord sur le terrain. En 1847, l’école d’Harrow franchit une étape supplémentaire en rendant les décisions des "umpires" définitives, réduisant ainsi le pouvoir des capitaines.
Peu après, en 1849, à Cheltenham, il est décidé que les capitaines nommeraient les "umpires", qui à leur tour désigneraient un "referee", qu’on qualifiera d’officiel supplémentaire, ne représentant aucune des deux équipes, pour trancher les désaccords. Contrairement à "l'umpire", le "referee" était souvent placé en dehors du terrain, par exemple dans les tribunes, et son intervention n'était requise que lorsque les "umpires" n'arrivaient pas à un consensus. Cette figure était une sorte d'arbitre final ou de juge suprême pour les décisions contestées sur le terrain.
L'arbitrage centralisé: Une évolution nécessaire
Au fil du temps, le rôle de "l'umpire" et du "referee" a évolué. Dans les années 1890, le "referee" est passé d'un rôle externe à un rôle central sur le terrain, prenant les décisions principales, tandis que les "umpires" (qui sont devenus les arbitres assistants) ont été relégués à des rôles sur les lignes de touche pour assister le "referee".
Avec l'évolution du football, le besoin d'un arbitrage centralisé et plus autoritaire est devenu évident. Cette transition a donné une réponse aux problèmes inhérents au double arbitrage et à un manque de fair-play croissant. En 1891, la création du penalty et la centralisation du pouvoir de l'arbitre ont consolidé son rôle comme étant le seul maître du jeu, assisté donc de ses deux juges de touche, pour former le trio arbitral que l’on connait aujourd’hui. Plus de 100 ans plus tard, ces deux juges prennent un tout nouveau rôle, devenant des véritables assistants à l’arbitre central, pour appuyer ses décisions lors de situations litigieuses.