Le mois de novembre a été marqué par quelques descentes d’air froid vers la Suisse mais la limite des chutes de neige ne s’est que rarement abaissée au-dessous de 700 mètres pendant ce mois de novembre. Sans parler du foehn qui a fait par moments remonter cette limite vers 2000 mètres.
Le phénomène s’explique en grande partie par la présence des hautes pressions sur la Russie, qui ont joué un rôle bloquant pendant plusieurs jours. A l’image des événements du week-end passé (voir carte ci-dessous), les dépressions circulaient assez volontiers du Golfe de Gascogne vers la Méditerranée, ce qui était favorable aux courants de Sud.
Bascule au Nord en début de semaine prochaine
L’allure générale des courants est cependant en train de se modifier : les hautes pressions sur la Russie devraient se décaler vers l’Est cette semaine ( voir carte ci-dessous), ce qui va permettre aux dépressions de circuler plus facilement entre le proche-Atlantique et la Baltique. Ces dernières pourront même nous amener de fortes précipitations en milieu de semaine.
Un autre massif de hautes pressions devrait par ailleurs se former sur les îles britanniques en début de semaine prochaine. Si le scénario se confirme, les conditions seront assez favorables aux incursions d’air polaire…
Voici la prévision du modèle européen pour le mardi 3 décembre, avec à gauche les précipitations et les pressions au sol, à droite les températures à 1500m (ci-dessous).
L’échéance est assez lointaine – la prudence reste de mise – mais un solide courant de Nord pourrait bien se former sur le flanc droit des hautes pressions. Ce dernier permettra à de l’air polaire de s’infiltrer jusqu’aux Alpes, faisant passer température de -4°C à -9°C. Ce qui rend assez plausible le scénario de chutes de neige à basse altitude.
Certes, les hautes pressions sont encore loin de se reformer sur le proche-Atlantique, la baisse des températures ne sera peut-être pas aussi marquée que ce que les modèles nous montrent aujourd’hui.
Mais comme le montre la prévision d’ensemble du modèle américain GFS (ci-dessus), qui consiste à refaire plusieurs fois la prévision en changeant l’état initial, une baisse de température est assez probable….
Philippe Jeanneret, avec le concours de Christophe Salamin de Météosuisse