Dans les générations précédentes, les jeunes descendaient dans la rue contre la guerre, contre le nucléaire ou contre la hausse des taxes universitaires. En 2019, pour le climat. Si 51% des 15-25 ans déclarent ne pas s'intéresser à la politique, ils sont prêts à adapter leur quotidien pour changer la planète, contrairement à leurs aînés.
Chloé et Mathieu, frère et sœur, ont par exemple créé un compost dans le jardin familial, un mur en pierres sèches pour la biodiversité et un potager. Ils n'achètent pas non plus de vêtements neufs, ne mangent pas dans les fast-foods et ne prennent pas l'avion.
"On voulait aller à Berlin pour un week-end et on s'y rend en train. Du coup, ce n’est pas très rentable comme temps sur place, mais c’est hyper cool de prendre le train de nuit", se réjouit Chloé.
De toutes les manifestations
Chloé et Mathieu sont de toutes les manifestations. Leur père exprime très honnêtement ce que beaucoup de leurs aînés n’osent pas dire. "Nous avons été ignorants de la situation, en continuant à prendre l’avion. Nous portons la culpabilité de ce qui arrive, c’est pour ça qu’on les pousse un peu en avant, pour qu’ils fassent changer le monde mieux que nous l'avons fait", explique-t-il.
Certains experts comme Ivo Wallimann-Helder, professeur d'éthique environnementale à l’Université de Fribourg, expriment cependant des doutes sur la lisibilité politique du mouvement et sur sa viabilité: "Il n’y a pas de leaders et, s’il y en avait, la question serait de savoir quels sont vraiment leurs idéaux pour la société."