De la guerre à l'indépendance
Plus petit que la Suisse romande, le Kosovo résulte de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. Entre 1998 et 1999, la guerre entre séparatistes albanais et forces serbes y a fait plus de 13'000 morts, dont environ 11'000 Kosovars albanais et 2000 Serbes.
La fin de la guerre n'a pas mis un terme aux tensions entre la majorité albanaise kosovare et la minorité serbe, notamment dans la ville divisée de Mitrovica (nord). En 2004, des émeutes anti-serbes ont fait 19 morts, avec des victimes dans les deux communautés.
Le 17 février 2008, le Parlement du Kosovo a déclaré l'indépendance, immédiatement reconnue par les Etats-Unis, la Suisse et de nombreux pays européens, mais rejetée par la Serbie et la Russie. Aujourd'hui, quelque 115 pays reconnaissent sa souveraineté.
Avec le soutien de Moscou, la Serbie mène une guérilla diplomatique qui a fermé à son ancienne province albanaise la porte de l'ONU et de nombreuses institutions internationales, ce qui limite de facto l'exercice de la souveraineté kosovare.
Les Serbes représenteraient 120'000 du 1,8 million d'habitants, principalement au nord (il s'agit d'une estimation puisqu'ils ont refusé de prendre part au dernier recensement, en 2011). Entre Serbes et Albanophones, rancœurs et blessures continuent de créer tensions et divisions.
Un chômage endémique
Plus jeune pays des Balkans (46% de la population a moins de 18 ans), le Kosovo est aussi l'un des plus pauvres.
Le chômage touche un tiers de la population active (30,6%) et près de 60% des moins de 24 ans, selon les chiffres officiels.
En 2016, selon l'agence nationale de statistiques, le salaire moyen s'élevait à 450 euros et un Kosovar sur six vivait sous le seuil de pauvreté.
Dans ce contexte, beaucoup de Kosovars aspirent à l'émigration. Près d'un tiers de la population (700'000, selon les estimations) vit déjà à l'étranger, apportant des devises précieuses au pays.
Un rêve d'expatriation partagé par Valentina, Hanalora et Njomëza, trois jeunes femmes de 20 ans rencontrées par la RTS à l'Université de Pristina.
Très critiques envers leur gouvernement, elles expliquent: "Si nous avions un travail ici, nous pourrions avoir envie de rester. Nous aimons notre famille et elle nous manquera, mais nous n'avons pas le choix. (....) Tout le monde a envie de quitter le pays pour s'en sortir."