À peine 36 ans et déjà plus de trois décennies d'intimité avec son instrument, l'accordéon. Mario Batkovic y a trouvé son langage et une grande liberté. Il est persuadé d'une chose: il n'a pas terminé son apprentissage.
Je n'ai jamais compris pourquoi les hommes se créent des frontières. Moi, j'ai toujours voulu expérimenter le plus de styles possible... de la techno, du rock, pop, jazz. Il y a suffisamment de barrières dans nos têtes, pour moi, la musique doit être libre.
Piano à bretelles
Très actif sur la scène bernoise, intégré dans plusieurs groupes, le musicien et compositeur sillonne l'Europe depuis le succès de son premier album solo. Seul avec son accordéon. Sa tournée européenne passe le 8 juin par Berlin, le 9 il sera à Göteborg ou encore au Festival de Dour en Belgique le 15 juillet.
Des concerts, des musiques de film, l'expérimentation d'autres instruments, une composition quasi obsessionnelle, Mario Batkovic ne s'arrête jamais. "Même la nuit, je rêve de musique", dit-il.
La musique comme confidente
Mario Batkovic a 11 ans quand sa famille quitte la Bosnie en guerre pour rejoindre la Suisse. Très vite, son premier confident en cette terre encore étrangère devient la musique.
La musique m'est toujours restée fidèle et c'est réciproque. Je me souviens qu'à mon arrivée en Suisse, je n'avais pas d'accordéon et on n'avait pas les moyens d'acheter un tel instrument. Alors je suis allé chaque jour dans un magasin de musique et j'y ai appris à jouer du piano.
Aujourd'hui, ce père de trois filles travaille sur un ambitieux projet de musique de film. Mais Mario Batkovic préfère évoquer son statut d'enseignant plutôt que ses succès. Il se voit comme un battant, un musicien qui se bat pour avoir le droit de faire de la musique.
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Mario Batkovic et son accordéon, en tournée européenne toute l'année 2017.