Joshua Bell, superstar du violon (1/2)

Grand Format

kevork djansezian

Introduction

Les grandes lignes de la formidable carrière de l'un des violonistes les plus brillants de sa génération.

L'appel des cordes

Joshua Bell est né à Bloomington dans l'Indiana en 1967. Il est très tôt attiré par la musique. On raconte que lorsqu'il avait quatre ans, le jeune Joshua avait tendu des fils entre les poignées de la commode de sa chambre pour essayer de reproduire les sons qu'il avait entendus sa mère jouer au piano. Du coup, ses parents décident de lui faire prendre des leçons de violon. Joshua se révèle très doué et s'il travaille beaucoup, il conserve une vie normale d'enfant, passionné par les jeux vidéo et le tennis.

Il est confié aux bons soins du violoniste et pédagogue Josef Gingold qui a été lui-même l'élève d'Eugène Ysaye. Sous l'influence déterminante de ce pédagogue légendaire, Bell se consacre de plus en plus à son instrument. À 14 ans, il fait ses débuts avec l'orchestre de Philadelphie sous la direction de Riccardo Muti. En 1985 il fait ses débuts à Carnegie Hall de New York avec le Saint Louis Symphony Orchestra.

Sa carrière est lancée.

Le violoniste Joshua Bell en 1988. [AFP - Marcello Mencarini]
Le violoniste Joshua Bell en 1988. [AFP - Marcello Mencarini]

Sous la houlette de Josef Gingolt, le jeune prodige poursuit ses études à l'université de l'Indiana. Il obtient son diplôme en 1989, puis termine son parcours académique à la Bloomington High School North.

Sa carrière connaît alors un essor fulgurant. Le jeune homme est invité dans le monde entier et se produit aussi bien en soliste, qu'en formation de chambre. Il se créée un répertoire très vaste qui comprend les grands concertos du répertoire, ceux de Beethoven et de Mendelssohn pour lesquels il compose ses propres cadences, ceux de Bruch, de Brahms, Sibelius, Schumann, Tchaïkovski, ou encore de Samuel Barber et de William Walton qu'il enregistre en 1998 avec l'orchestre de Baltimore sous la direction de David Zinman, enregistrement qui lui vaudra son premier Gramophone Award.

Un instrument exceptionnel

Joshua Bell joue aujourd'hui sur un instrument exceptionnel: un Stradivarius, Le Gibson ex Huberman, fabriqué en 1713 durant ce qu'on appelle l'âge d'or de Stradivarius. Joshua Bell a pu acheter cet instrument après avoir revendu un autre Stradivarius, le Tom Taylor.

Le destin du Gibson est aussi tumultueux que le fameux Violon Rouge du film de François Girard sorti en 1998. Il a été volé deux fois à son précédent propriétaire, Bronislaw Huberman. La dernière fois, le voleur a confessé son crime sur son lit de mort. Quant à l'archet, il est l'œuvre de l'archetier français François Tourte.

Le premier disque réalisé avec le Gibson, "Romance of the Violon", fait partie des enregistrements de musique classique les plus vendus au monde.

La pochette de l'album "Romance of the Violon". [Sony Classical]
La pochette de l'album "Romance of the Violon". [Sony Classical]

Soliste, mais pas seulement...

S'il est très sollicité comme soliste, Joshua Bell est également très ouvert à la musique de chambre. Parmi ses partenaires de prédilection, le violoncelliste Steven Isserlis avec lequel il a enregistré plusieurs disques, et notamment une très belle version du quatuor pour la fin du temps d'Olivier Messiaen.

Le violoncelliste Steven Isserlis. [AFP - alge Cheung]
Le violoncelliste Steven Isserlis. [AFP - alge Cheung]

>> A voir un entretien avec Joshua Bell :

Entretien avec Joshua Bell
Tapage Nocturne - Publié le 31 juillet 2011

La passion comme langage

Joshua Bell fait partie de ces artistes qui aiment s'aventurer hors des frontières du répertoire pour violon en collaborant avec des musiciens issus du jazz ou de la pop. L'album "Short trip Home" réunit, autour du violon de Joshua Bell, le contrebassiste Edgar Meyer, la mandoline de Sam Bush et la guitare de Mike Marshall.

La pochette de l'album "Short trip Home". [SONY BMG MUSIC ENTERTAINMENT]
La pochette de l'album "Short trip Home". [SONY BMG MUSIC ENTERTAINMENT]

Edgar Meyer signe la majorité des œuvres qui figurent sur le disque et lui donne sa couleur unique, à mi-chemin entre country et musique classique américaine. Une belle rencontre entre deux artistes certes issus de deux univers musicaux, mais qui parlent le même langage, celui de la passion.

>> À écouter, l'émission "Quai des Orfèvres" diffusée le 14 mars 2017 sur Espace 2 :

Le violoniste Joshua Bell. [AFP - MURAT KULA / ANADOLU AGENCY]AFP - MURAT KULA / ANADOLU AGENCY
Quai des orfèvres - Publié le 14 mars 2017

Crédits

Une proposition de Catherine Buser pour "Quai des Orfèvres" du 14 mars 2017.

Réalisation web: Lara Donnet

>> À découvrir, la deuxième partie de ce grand format : Joshua Bell, ce diable de violoniste