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La pop d'Albin de la Simone a foi en "Les cent prochaines années"

Albin de La Simone sort son 7e album "Les cents prochaines années". [facebook.com/albindelasimone]
Vibrations - Albin de La Simone sort son 7e album "Les cents prochaines années" / Vibrations / 4 min. / le 6 mars 2023
Intitulé "Les cent prochaines années", le septième album d'Albin de la Simone explore les sentiments de joie et de liberté, de douleur et de rupture, sur une trame pop très élégante. Le chanteur français y retrouve sa voix et l'espoir en des lendemains moins incertains.

Dans ce septième album de pop intime et lumineuse, Albin de la Simone retrouve non seulement son chant, mais il nous promet l’avenir, avec "Les cent prochaines années" comme horizon. Producteur pour Keren Ann, Miossec, Arthur H, Pomme, Pierre Lapointe ou Vanessa Paradis, l'auteur, compositeur et chanteur français donne ici suite à un album instrumental paru il y a deux ans, "Happy End", dont il reprend d'ailleurs quelques compositions.

Bien résumés par la pochette, une photo noir et blanc de lui, bambin, riant dans les bras de sa maman, les thèmes du disque explorent les sentiments de joie et de liberté, mais aussi de la douleur et de la rupture à travers le souvenir et l'avenir. Le souvenir figure notamment dans la chanson "Petit petit moi", écrite sur la base d'un vague souvenir photographique et devenue un tableau de famille sensible.

Sensibilité et fragilité

On compare souvent Albin de la Simone à Alain Souchon, qu'il a découvert à l'âge de 10 ans et dont il se sent très proche, pour le recours à un langage simple pour dire des choses profondes et universelles. Ainsi que pour l'attitude. Souchon a fait de sa timidité, sa vulnérabilité et sa maladresse des vertus masculines qu'Albin de la Simone incarne à son tour, à l'opposé des injonctions d'être un homme viril et fort.

Ecolier, Albin de la Simone se faisait taper dessus parce qu'il avait un côté effeminé. Le chanteur défend encore l’idée qu’on peut être sensible, fragile et masculin comme dans son titre "A jamais" entre autres.

Si Albin de la Simone déteste sa voix, il la retrouve pleinement au fil de "Les cent prochaines années". C'est la première fois qu'il ne s'est aucunement posé de questions à ce sujet. Grâce à la production qu'il a déléguée à l'artiste Sage, ancien membre du groupe Revolver et collaborateur de Clara Luciani entre autres, l'ensemble ressemble à une fresque élégante mais jamais figée. Il a pu libérer son chant et l'accepter. "La voix, c'est un faux rapport à nous-même, comme lorsqu'on se regarde dans un miroir", confie à ce propos Albin de La Simone au journal Le Monde.

Le rapport au temps et à la filiation, l'artiste l'explore encore sur le titre "Ta mère et moi", en évoquant les mots clichés des parents à leurs ados, et qu'on prononce à notre tour quand on devient parents. Ailleurs, Albin de la Simone parle également de surréalisme et de mort ("A jamais") ainsi que des femmes ("Pour être belle", "Merveille") ou de l'avortement ("Mireille 1972") avec la justesse qui caractérise son répertoire depuis vingt ans.

Sujet radio: Yves Zahno

Adaptation web: Olivier Horner

Albin de la Simone, "Les cent prochaines années" (Tôt ou Tard).

En concert au Corback Festival, La Chaux-du-Milieu, le 25 mai.

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