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L'inventive et énergique sono mondiale des Genevois Amami

Le trio genevois Amami. [Bongo Joe - LDD]
Musique: La sono mondiale d'Amami / Vertigo / 9 min. / le 11 février 2020
Le trio genevois Amami se produit ce jeudi soir à l'Alhambra de Genève en première partie de Tony Allen et Jeff Mills, dans le cadre du Festival Antigel. Ce groupe mixe sonorités africaines, électroniques et dub. Un mélange énergique, inventif et dansant.

Difficile de résister aux litanies rythmiques d'Amami. Ce trio genevois signé sur l'excellent label Bongo Joe attise l'intérêt du public et des professionnels depuis la sortie de son premier EP en automne 2019. Le mini album s'intitule "Giant" et propose cinq titres qui télescopent afro beat, pop électronique et effets sonores.

Derrière Amami se cache trois musiciens issus de diverses scènes genevoises. La cheville ouvrière d'Amami est un ancien membre d'Imperial Tiger Orchestra. Ce groupe genevois a rénové à sa manière les musiques populaires éthiopiennes en les mixant notamment à du jazz. Une fusion qui leur a valu de tourner un peu partout dans le monde, notamment en Afrique.

Gros son mouvant

Avec Amami, Raphael Anker entame une nouvelle aventure sonore: "A la base, je suis trompettiste mais j'ai eu envie d'expérimenter d'autres sons, d'autres instruments. J'ai donc acheté une boîte à rythmes, des effets dub, tout un petit labo et j'ai cherché longtemps des gens avec qui jouer".

La musique d'Amami, une inventive et énergique sono mondiale, prend ainsi les traits parfois d'un gros son de sirène filtrée, volée dans un bouge de Brixton, une voix dub réverbérée à l'infini, la batterie synthétique d’un mariage yéménite. Et une basse lourde et sale, qui prend aux tripes. Un gros son mouvant qu'on retrouve dans le titre de leur mini album, "Giant", où affleure aussi la multiculturalité de la ville du bout du Léman.

Amami y invente presque un vaudou suisse, aussi aphrodisiaque que menant à la transe.

Michel Masserey avec olhor

Amami en concert à l’Alhambra, Genève, Festival Antigel, je 13 février à 20h. En première partie de Tony Allen et Jeff Mills.

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