Šuma Čovjek, dont le noyau dur est établi à Aarau, réunit deux chanteurs, l'Algéro-germanique Hafid Derbal et le Bosnien d'origine croate Ivica Petrusic. Ils sont épaulés par l’Argovien Manuel Wülzer, compositeur principal et producteur ainsi qu'une dizaine de musiciens, dont des cuivres surtout qui créent la fanfare vibrante, le cœur battant de Šuma Čovjek.
Le nom de la formation signifie homme des bois en serbo-croate et fait référence à la Waldmannstrasse. En français, la rue de l’homme des bois. C’était en réalité l’adresse zurichoise de l’école de jazz où les membres principaux du groupe se sont rencontrés.
Attachement à la Suisse malgré les origines diverses
Au-delà de cela, on peut y lire une référence aussi aux multiples origines de ces musiciens qui, comme des arbres, lancent leurs racines profondément dans la terre. Les deux chanteurs et les deux compositeurs des textes ont des origines étrangères, mais ils ressentent aussi un attachement profond à la Suisse. Comme l'explique Hafid Derbal, chanteur de Šuma Čovjek: "Quand on parle du contenu de ce qu'on chante, du message qu'on veut donner, ça joue beaucoup sur cette convivialité, cette diversité et cette richesse de vivre dans une Suisse plurilingue avec quatre langues officielles, mais beaucoup de langues qui sont vécues et aimées (...) Et nos paroles jouent beaucoup sur cette possibilité de dialogue entre les communautés".
La fusion musicale que pratique le groupe s'est opérée très naturellement. Le répertoire de leur premier album, "No Man's Land", évoque leurs terres natales, l'identité ou la navigation entre les mondes culturels et les langues. Jusqu'aux paroles qui ressemblent à une sorte d'espéranto propre à Šuma Čovjek.
Michel Masserey/olhor
Šuma Čovjek en concert à la Parenthèse, Nyon, sa 18 janvier 2020 à 22h.