![La salle Richelieu de la Bibliothèque nationale de France. [afp - Stefano Rellandini]](https://img.rts.ch/articles/2024/image/llb7gr-28482205.image?w=1280&h=720 "La salle Richelieu de la Bibliothèque nationale de France. [afp - Stefano Rellandini]")
Quatre livres décorés à l'arsenic mis en quarantaine par la Bibliothèque de France
La Bibliothèque nationale de France a indiqué jeudi avoir mis en quarantaine quatre livres du XIXe siècle décorés à l'arsenic, pour éviter tout risque face à ce produit toxique. Les ouvrages concernés étaient rarement sortis de leur rayon.
La première alerte remonte à la fin des années 2010 quand des universitaires ont découvert de l'arsenic sur la couverture d'ouvrages datant du XIXe siècle. Via un programme de recherche germano-américain appelé Poison Book Project ("Projet livres empoisonnés"), ils ont commencé de recenser les livres concernés. La grande majorité de ceux qui sont connus jusqu'ici se trouvent aux Etats-Unis.
La Bibliothèque nationale de France a de son côté comparé les titres déjà identifiés dans d'autres pays avec son propre catalogue. Et après analyse, quatre volumes, sur les 28 potentiellement concernés, contenaient bel et bien de l'arsenic.
"Ces ouvrages ont été mis en quarantaine et vont faire l'objet d'une analyse complémentaire par un laboratoire extérieur destinée à évaluer la quantité d'arsenic présente dans chaque volume", a indiqué l'institution.
Le "vert de Schweinfurt"
Les quatre ouvrages, qui sont rarement consultés, ont en commun d'avoir été imprimés en Grande-Bretagne. Ce sont deux tomes de ballades irlandaises rassemblées par Edward Hayes en 1855, une anthologie bilingue de poésie roumaine par Henry Stanley en 1856 et un recueil des travaux de la Société royale d'horticulture britannique pour 1862-1863.
L'arsenic était prisé pour la teinte baptisée "vert de Schweinfurt" ou "vert de Paris" qu'il donnait aux couvertures, entre les années 1790 et 1880, selon la base de données actuelle. Ce pigment était principalement utilisé dans les pays anglophones et en Allemagne, plus rarement en France.
Un risque modéré
La Bibliothèque nationale de France a indiqué se pencher sur d'autres livres à la couverture verte "au-delà de la liste du Poison Book Project". En théorie, les lecteurs qui consultent de tels ouvrages risquent des malaises ou vomissements.
La bibliothèque a précisé que le risque pour les usagers était a priori très modéré. Aucun cas suspect d'empoisonnement n'a en effet été recensé, nulle part dans le monde, ces dernières années.
afp/boi
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