José-Flore Tappy, poétesse, éditrice et traductrice vaudoise, amie de Philippe Jaccottet, a réuni, présenté et annoté ces lettres inédites.
Philippe Jaccottet, également critique, s'est fait le passeur de l'œuvre de Chappaz. Pour lui, le Valaisan demeurera une boussole, un recours, écrit José-Flore Tappy, qui a édité Jaccottet dans la Pléiade.
Tout pourtant pourrait opposer les deux poètes: Chappaz, le Valaisan "catholique païen" et Jaccottet, de dix ans plus jeune, à la rigueur protestante. Le premier voyage, se passionne pour les contes de l'Afrique, le bouddhisme, les haïkus, tandis que Jaccottet deviendra l'homme de Grignan, dans le sud de la France.
La question de la place de la poésie dans la vie
Chappaz (1916-2009) avait le verbe haut, s'est fait parfois militant et polémiste, dans la défense du Valais ancestral et la méfiance envers une modernité: il sera pourtant aide-géomètre sur le barrage de la Grande-Dixence. Jaccottet (1925-2021), plus discret, a construit son œuvre chez Gallimard après la reconnaissance de son recueil de poèmes en 1953, "L'Effraie".
Les deux hommes ont encore en commun de poser la question de la place de la poésie dans la vie et de traduire les grands auteurs de l'antiquité: Virgile pour Chappaz, Homère pour Jaccottet. Ils sont encore attentifs à leur cheminement artistique ainsi qu'à celui de leurs amis.
Enfin tous deux admirent l'œuvre d'un autre Vaudois Gustave Roud: José-Flore Tappy a déjà publié la correspondance entre Jaccottet et Gustave Roud (1942-1976) dans les Cahiers de la Nouvelle revue.
ats/olhor