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"Dilili à Paris", la fable féministe de Michel Ocelot

Une scène du film d'animation "Dilili à Paris" de Michel Ocelot. [Nord-Ouest Films]
Une scène du film d'animation "Dilili à Paris" de Michel Ocelot. - [Nord-Ouest Films]
Le papa de "Kirikou", Michel Ocelot, revient avec un nouveau film d'animation, "Dilili à Paris". Une plongée dans l'art et la culture du Paris de la Belle Epoque, qui est surtout un véritable manifeste féministe.

Après la savane africaine de "Kirikou" et les contes orientaux de "Azur et Asmar", Michel Ocelot nous plonge dans le Paris de la Belle Epoque en compagnie de Dilili, une petite fille kanake.

A travers une enquête policière, cette fable va à la rencontre des célébrités d'un temps révolu: Marie Curie, Louise Michel, Camille Claudel, Sarah Bernhardt, et bien d'autres. Beaucoup de femmes, car "Dilili à Paris" est une véritable dénonciation du sexisme et de tous les obscurantismes. Pourtant, Michel Ocelot ne se considère pas comme un féministe, mais comme un homme révolté par la sottise et la malfaisance.

Je ne comprends pas pourquoi on piétine les femmes. C'est une malédiction très profonde, défendue par les religions. Toutes les religions disent que la femme est inférieure à l'homme. La vraie guerre aujourd'hui, c'est ce que les hommes font aux femmes.

Michel Ocelot, réalisateur

Un conte sur une secte misogyne

"Dilili à Paris" nous emmène dans une sombre enquête d'enlèvements de fillettes organisés par une secte de misogynes infâmes, les "mâles-maîtres", dont l'unique but est de réduire les femmes à l'état d'esclave. Le tout dans un Paris restitué par des photographies. Seuls les personnages sont dessinés. Un nouvel univers graphique pour Michel Ocelot.

Les "mâles-maîtres", ce sont tous les hommes qui font souffrir des femmes et des filles et qui oublient d'être heureux avec elles.

Michel Ocelot, réalisateur

Le réalisateur a décidé de placer son intrigue dans le Paris de la Belle Epoque. Une époque qu'il a choisi au départ pour les décors et les costumes. "En me renseignant, j'ai découvert que c'était un concentré de créativité et d'intelligence de gens ensemble, hommes et femmes. Des femmes qui arrivent à briser des carcans, alors que toutes les lois sont contre elles", explique Michel Ocelot. Bien plus que des costumes pour le réalisateur, la Belle Epoque représente une véritable civilisation qu'il avait envie de montrer.

>> A écouter, la chronique "Vertigo" :

Affiche du film "Dilili à Paris" [Nord-Ouest Films, Studio O, Mars Films]Nord-Ouest Films, Studio O, Mars Films
Cinéma: Michel Ocelot ressuscite le Paris de la Belle Epoque / Vertigo / 5 min. / le 9 octobre 2018

L'animation comme Cheval de Troie

Depuis plus de trente ans, le réalisateur français éblouit petits et grands au gré de ses contes aux images luxuriantes. Des contes qui n'étaient au départ pas destinés aux enfants. "Je croyais être un auteur, mais comme c'est de l'animation, on a gravé au fer rouge 'enfant' sur mon front", dit-il.

Si le réalisateur n'était au départ pas très heureux de porter cette étiquette, aujourd'hui il considère ses films comme un Cheval de Troie. Michel Ocelot pense réussir à atteindre les adultes avec ses contes, sans qu'ils s'en aperçoivent.

>> A voir, le sujet du 19h30 :

Dilili à Paris c'est un peu Kirikou au féminin. Le créateur de Kirikou nous livre une nouvelle fable.
Dilili à Paris c'est un peu Kirikou au féminin. Le créateur de Kirikou nous livre une nouvelle fable. / 19h30 / 2 min. / le 9 octobre 2018

Un sujet de Rafael Wolf et Julie Evard

Adaptation web: Lara Donnet

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