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Film lumineux, "La chimère" d'Alice Rohrwacher tisse des liens entre passé et présent

"La chimère", un film d'Alice Rohrwacher. [Ad Vitam production]
"La chimère", un film d'Alice Rohrwacher. - [Ad Vitam production]
Quatrième long métrage de la cinéaste Alice Rohrwacher, "La chimère" plonge dans l'univers des "tombaroli", des pilleurs de tombes étrusques à la recherche de trésors cachés en Italie destinés au trafic d'oeuvres d'art. A voir dès le 29 novembre sur les écrans.

Toscane, années 1980. Après un séjour passé en prison, Arthur (Josh O'Connor), un sourcier exceptionnel d'origine anglaise, revient dans sa petite cité au bord de la mer Tyrrhénienne. Il s’installe aux abords de la maison occupée par la mère de sa dulcinée, décédée, et retrouve une bande de "tombaroli", des pilleurs de tombes étrusques pour lesquels il repère les endroits à fouiller.

Car Arthur a le don de ressentir le vide et plonge dans une forme de transe à chaque fois qu'il passe au-dessus d'un trésor archéologique. Mais alors que ses camarades ne rêvent que d'argent - ils revendent les objets antiques à un mystérieux receleur - Arthur tente de combler le vide qu'il ressent depuis la disparition de son dernier amour.

Une oeuvre magnifique

Présenté en sélection officielle lors du dernier Festival de Cannes, "La chimère" clôt la trilogie rurale d'Alice Rohrwacher, entamée avec "Les merveilles" (2014) et "Heureux comme Lazzarro" (2018). Tourné en pellicule, situé dans une Italie où l'on paye encore en lires et où les téléphones portables n'existent pas, "La chimère" flirte avec le cinéma terrien et mystique de Pasolini et, par moments, avec les envolées poétiques de Fellini, pour un récit qui ne cesse d’excaver les tunnels, mentaux ou réels, reliant le passé au présent.

Dans une mise en scène prodigieuse de naturel, entremêlant le profane et le sacré, Alice Rohrwacher signe une œuvre à la fois profondément mélancolique, vibrante de vie, picaresque même. Une oeuvre magnifique et lumineuse.

Rafael Wolf/aq

"La chimère"d'Alice Rohrwacher, à voir dès le 29 novembre 2023 dans les salles romandes

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