Un bus de réfugiés syriens arrive, en 2016, dans une petite ville économiquement sinistrée du nord de l'Angleterre, sous les huées et la colère de certains habitants encore marqués par le passé minier de la région. Les réfugiés vont bouleverser l'équilibre de la communauté.
Devant les résistances, Yara, une jeune réfugiée et photographe douée pour les portraits, se lie d'amitié avec TJ Ballantyne, propriétaire du "Old Oak" (le vieux chêne en français), un pub qui devient le lieu possible d'une réunion entre réfugiés et autochtones ou au contraire l'endroit de la discorde.
Un tandem émouvant
Emporté par le duo très émouvant qui se forme entre Yara et ce vieil Anglais d'abord passif, puis désireux d'aider ses prochains, "The Old Oak" puise ses meilleures scènes dans les résonances qui se créent peu à peu entre le vécu des réfugiés et le passé des villageois, frappés par le deuil, la crise, le chômage.
L'élan universel recherché par Ken Loach fait bien sûr mouche dans ce désert économique de briques rouges et de misère sociale qu'il a si souvent filmé. Mais on ne peut s'empêcher de résister aux ressorts dramaturgiques que Paul Laverty, scénariste historique de Loach, impose à une histoire qui aurait gagné à se détacher de cette logique d'oppositions, de conflits, de rebondissements un peu trop mécaniques et artificiels.
Rafael Wolf/olhor
"The Old Oak" de Ken Loacha, avec Dave Turner, Ebla Mari et Trevor Fox. A voir actuellement dans les salles romandes.