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Avec "Crazy Bear", la grande ourse se noie dans la coke

Une image tirée du film "Crazy Bear" de Elizabeth Banks. [Universal Pictures]
Avec "Crazy Bear", la grande ourse se noie dans la coke / La Matinale / 1 min. / le 15 mars 2023
Une ourse devient folle après avoir ingurgité un paquet de cocaïne tombé du ciel. Devenue accro, la bestiole démente menace tous ceux et celles qui croisent sa route. "Crazy Bear" d'Elizabeth Banks est une comédie horrifique, fun et gore, inspirée d’une histoire vraie, dont le caractère ludique est la seule prétention.

1985. Un contrebandier sous cocaïne balance sa cargaison de drogue de son avion en plein vol avant de s’apprêter à sauter, mais se cogne la tête, tombe et s’écrase au sol sans avoir pu ouvrir son parachute. Les paquets de poudre blanche se dispersent dans la forêt nationale américaine de Chattahoochee-Oconee, en Géorgie.

Une ourse ingurgite l’un d’eux, devient folle et démembre une randonneuse dont le compagnon s’échappe dans la nature. Plus tard, la bestiole devenue accro, en quête d’autres doses de cocaïne, croise le chemin d’une mère et de sa fille parties en forêt, d’une garde forestière et de son ami écolo, de dealers et de policiers venus rechercher la cocaïne volatilisée.

Ludique, mais un peu sage

Amateur de cinéma intelligent, profond, empli d’émotions et de grandeur, passez votre chemin! "Cocaïne Bear", timidement rebaptisé "Crazy Bear"chez nous, contient l’intégralité de son programme dans son seul titre. Il s’agira donc d’assister à un festival de scènes sanglantes où une bestiole défoncée croque, dévore, mutile les malheureux humains qui se retrouvent à proximité de ses griffes. Le tout sur le ton d’une comédie volontairement crétine, régressive, basique et amorale qui ne vise rien d’autre que les éclats de rire de son public consentant.

Même si le résultat s’avère moins fou et déglingué qu’espéré, d’autant plus qu’avec le duo de producteurs Phil Lord et Chris Miller (auteurs des hilarants "21 Jump Street" et "22 Jump Street"), on pouvait s’attendre à un sommet d’humour délirant et outrancier, "Crazy Bear" ménage suffisamment de séquences ludiques, gore à souhait, pour ravir nos zygomatiques. Jusqu’à s’amuser avec une galerie de personnages improbables qui se révèlent au final plus tarés et meurtriers que l’ourse en question.

Une image tirée du film "Crazy Bear" de Elizabeth Banks. [Universal Pictures]
Une image tirée du film "Crazy Bear" de Elizabeth Banks. [Universal Pictures]

Le dernier rôle de Ray Liotta

Un peu sage, la réalisation d’Elizabeth Banks, comédienne vue entre autres dans "Zack et Miri font un porno", "Hunger Games" ou "40 ans, toujours puceau", se contente de "faire le job" pour un film qui se moque allègrement des campagnes de préventions anti-drogue initiées par Nancy Reagan dans les années 1980.

Il faut dire qu’on est ici assez loin de tout propos éthique sur la consommation de stupéfiants, le film osant même montrer deux gamins manger de la cocaïne par pur défi. Quant à l’acteur Ray Liotta ("Les affranchis"), décédé l’an passé, il finira sa carrière avec ce long métrage dans le rôle d’un baron de la drogue, les tripes dévorées par deux oursons. Il y a des films qui puisent dans leur absurdité la plus totale toute leur raison d’être. "Crazy Bear" en fait partie et cela suffit à le rendre, à nos yeux du moins, éminemment sympathique.

Rafael Wolf/olhor

"Crazy Bear" d’Elizabeth Banks, avec Keri Russell, O’Shea Jackson Jr., Ray Liotta, à voir actuellement dans les salles romandes.

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