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Frédéric Choffat filme le cri d'alarme de la jeunesse pour le climat

Une image du documentaire "Tout commence" de Frédéric Choffat. [DR]
L’invité du 12h30 - Frédéric Choffat présente son film "Tout commence" / L'invité du 12h30 / 8 min. / le 14 mars 2022
Le réalisateur genevois Frédéric Choffat raconte la mobilisation de la jeunesse contre le réchauffement climatique dans "Tout commence". Un documentaire dans lequel il filme notamment ses deux enfants de 13 et 17 ans et croise le regard des générations.

À partir d’entretiens avec ses deux enfants adolescents et activistes, Frédéric Choffat tisse dans "Tout commence" une réflexion intime sur une jeunesse suisse prise entre crise climatique et pandémie, mais qui continue à croire et à s’engager malgré tout. Comment imaginer encore un monde qui fait rêver?

"J'étais plutôt parti sur la question de l'effondrement du monde fin 2018: les guerres, les pandémies, le réchauffement climatique. Et puis début 2019, je me suis fait dépasser par les jeunes qui ont déferlé dans les rues, avec 10'000 étudiants dans les rues de Genève contre le réchauffement climatique. Arrivé sur la Place des Nations avec ma caméra, je découvre que c'est mon fils qui est en train de faire un discours... Je ne le savais pas. Je me suis dit qu'il fallait donc les écouter tout en continuant de parler de cet effondrement", explique à la RTS Frédéric Choffat.

Un cri d'alarme

Ses deux enfants, Lucia et Solal, 13 et 17 ans, l’interpellent pleinement: le monde est à deux doigts de s’effondrer. Dérèglement du climat, chute de la biodiversité, terres stériles, surpopulation. Qu’avez-vous fait à notre planète? "Je ne peux me défausser, me dérober à la question. Et je dois affronter à mon tour cette interrogation: la situation est-elle vraiment si catastrophique? Qui peut nous renseigner, qui peut nous en parler, qui agit?", s'interroge ainsi Frédéric Choffat dans ce documentaire en forme de cri d'alarme où il questionne aussi ses parents, incarnations d'une autre génération que la jeunesse critique abondamment pour son manque d'action.

Dans le film, l'activisme de ces jeunes qui passe par la désobéissance civile entre autres se voit aussi stoppée nette par l'apparition de la pandémie. Une parenthèse silencieuse et bénéfique au climat qui met en veille temporairement les contradictions et les inactions des politiques de ces vingt dernières années. Le Covid n'aura toutefois pas suscité la remise en question globale espérée.

Le film en profite alors pour explorer les scénarios à venir, interroger le rapport des jeunes à celui-ci ou les échecs de leurs aînés ou encore la nécessité des mobilisations moins pacifiques alors que se multiplient des procès visant des activistes pour le climat.

Présenté à Genève au récent Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) ainsi qu'aux dernières Journées de Soleure, "Tout commence" va tenter d'interpeller désormais le public dans les salles romandes où il est sorti mercredi.

Propos recueillis par Agathe Birden

Adaptation web: olhor

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