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"La Voie de la justice", le film puissant qui dénonce les inégalités raciales

L'affiche du film "La voie de la justice". [DR]
Sortie du film "La Voie de la justice" / Le Journal horaire / 1 min. / le 29 janvier 2020
Le film figure sur la liste des favoris de Barack Obama et rend hommage à Bryan Stevenson, avocat idéaliste qui a consacré sa vie à la défense des détenus noirs dans les couloirs de la mort.

En août 1988, un homme noir du nom de Walter McMillian, connu sous le nom de Johnny D., est condamné à mort pour avoir tué une adolescente blanche à Monroeville, en Alabama. Pourtant, au moment du meurtre, McMillian et sa famille étaient à des kilomètres du lieu où Ronda Morrison a perdu la vie. Plusieurs témoins noirs l'ont confirmé. Qu'importe! Après un procès expéditif de deux jours, McMillian a été reconnu coupable, et condamné à l'électrocution, sur la base des faux témoignages d'un criminel.

Deux stars afro-américaines

Cette même histoire se joue désormais sur grand écran dans "La Voie de la Justice" ("Just Mercy") signé du réalisateur américain Destin Daniel Cretton et adapté de "A Story Of Justice and Redemption", un livre autobiographique de l'avocat Bryan Stevenson qui s'est battu pour qu'éclate la vérité et qui a fondé l'America's Equal Justice Initiative (EJI). Deux stars afro-américaines servent ce plaidoyer pour l'égalité: Jamie Foxx ("Ray", "Django Unchained") dans le rôle de McMillian et Michael B. Jordan ("Creed", "Black Panther") dans celui de Bryan Stevenson.

Cru et puissant, le film raconte leurs deux histoires: Stevenson, un jeune avocat noir fraîchement sorti de Harvard qui s'engage à aider les condamnés à mort et à défier les préjugés raciaux; McMillian, un condamné qui a perdu espoir dans le système qu'il sait peser contre lui.

Un système qui a peu changé

Si le combat de Stevenson pour sauver McMillian constitue le cœur du film, "La Voie de la Justice" rappelle bien que cette histoire tragique n'est pas unique. Le cas de McMillian n'est qu'un exemple du parti pris racial systémique qui prévaut dans le système judiciaire américain, puisque 30 ans plus tard, Stevenson se bat toujours.

Lors d'une projection du film à Londres par l'association britannique Urban Lawyers, qui œuvre pour améliorer la diversité dans la profession juridique, il s'est ainsi exprimé aux côtés des deux acteurs du film: "Je ne pense pas que nous ayons vraiment vu de changement dans cette présomption de dangerosité et de culpabilité attribuée aux Noirs et aux Bruns en Amérique", dit-il. Le film est là pour le rappeler.

Sophie Iselin/mcm

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