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Lausanne interdit l'exposition "Real Human Bodies" au Palais de Beaulieu

L'exposition itinérante propose des cadavres humains plastinés et des squelettes. [AP/Keystone - Frank Augstein]
L'exposition itinérante propose des cadavres humains plastinés et des squelettes. - [AP/Keystone - Frank Augstein]
La Municipalité de Lausanne a décidé de ne pas autoriser l’exposition controversée de cadavres humains plastinés et de squelettes. Elle devait se tenir en fin de semaine au Palais de Beaulieu.

L'exécutif de la capitale vaudoise annonce mardi dans un communiqué qu'il a renoncé à délivrer l'autorisation à cet événement itinérant qui devait faire halte à Lausanne de vendredi à dimanche.

A la suite d'une plainte déposée par l’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort (ACAT), la Municipalité de Lausanne avait demandé des éclaircissements aux organisateurs. Le Service de l'économie, explique-t-elle, a exigé des garanties concernant la provenance des corps exposés, ainsi que des attestations écrites de consentement signées par les défunts quant à l’exploitation de leur cadavre.

Absence de preuves concrètes

Mais les organisateurs ont refusé ou ont été dans l'impossibilité de fournir des preuves concrètes attestant de l’accord des personnes à faire usage de leur corps dans le cadre de l’exposition "Real Human Bodies". Ils n'ont pas non plus donné d’explications relatives à la provenance de ces corps.

En Suisse, toute personne a le droit fondamental de disposer de sa dépouille et de fixer des modalités précises quant à son devenir, rappelle encore la Municipalité. "Les doutes concernant la provenance des corps n’ayant pas été levés, l’exposition de ceux-ci serait susceptible de heurter la sensibilité du public lausannois."

oang

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Les corps de prisonniers chinois?

Des expositions similaires de cadavres plastinés sont déjà passées précédemment par la Suisse. Après "Body worlds" à Palexpo (Genève) lors des Fêtes de fin d'année 2017-2018, "Bodies Exhibition" s'est arrêtée dernièrement à Berne.

L’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort" (ACAT) suspecte les corps utilisés pour cette exposition d'être ceux de prisonniers chinois décédés ou exécutés et de membres du mouvement interdit Falun Gong. Elle se base entre autres sur une étude publiée par des chercheurs canadiens.

Elle s'interroge également sur la légalité d'un tel événement en Suisse, soulignant que les organisateurs n'ont pas produit les documents nécessaires pour lever les doutes.

>> Ecouter l'interview de la présidente de l'ACAT Christine Morerod dans Forum: