Charlélie Couture rentre en France et expose son art à Vevey

Charlélie Couture se nourrit de mots, de notes de musique, de couleurs, de formes et de photographies. Il y a une quinzaine d'années, il a quitté sa Lorraine pour se réfugier à New York. Retrouver l'anonymat. Se fondre dans la ville: travailler à son rythme et à sa guise.

Charlélie Couture réfléchit, pense et cherche encore et encore des réponses existentielles. Vitales. Aujourd'hui – apaisé – il touche à une forme de sérénité. Assez pour revenir: pour fuir Trump et revenir du côté de Macron.

La peinture comme réponse

C'est dans la peinture que Charlélie Couture a trouvé des réponses à ses questions existentielles. Car la peinture permet "la figuration du monde intérieur".

Depuis 40 ans, en fait, j'essaie de mettre en forme la question première, qui est celle qui hante l'individu qui est celle de l'existence. En quoi est qu'on peut se dire qu'on existe

Chacun de ses tableaux est une narration de personnages qui se confondent avec leur contexte et leur environnement. Il suggère l'individu par un trait - en général blanc - qui constitue une "outline", c'est-à-dire une définition d'un intérieur et d'un extérieur.

J'appelle ça l'aura. Quand on rencontre quelqu'un, en général, on le voit par une apparence… et pourtant chacun se connaît justement par ce qu'il ne veut pas montrer. Donc il y a un paradoxe qui fait que les gens se montrent comme ils ne voudraient pas être.

>> À voir, un reportage du 12h45 sur l'une de ses expositions à Vevey en 2003 :

Un artiste en mouvement

Charlélie Couture prend des notes, trimballe des carnets. Il accumule des idées, "comme un cinéaste qui, après, va joindre ces éléments pour en faire un patchwork d'émotions" sur lesquelles il n'a pas le contrôle. En tant qu'artiste, il aime se laisser surprendre par son travail et par l'inspiration. Une oeuvre d'art, "c'est que de l'énergie" dit-il.

Je suis parti aux États-Unis parce que j'avais le sentiment de ne pas pouvoir formuler en France. Parce que je me sentais un peu réduit à quelque chose par le regard des autres.

En France, il s'est heurté à un regard réducteur et avait l'impression qu'il devrait se battre avec une image caricaturale de lui-même. Aujourd'hui, Charlélie Couture revient en France, avec le sentiment d'avoir appris à se définir, et celui d'être plus libre que jamais.

Marlène Métrailler/ld

>> L'exposition "Outlines" est à voir jusqu'au 17 juillet à la Ferrari Art Gallery à Vevey.