Le photographe romand Tony Kunz immortalise la maladie

Lorsque Wolfgang annonce à son ami photographe Tony Kunz qu'il a un cancer au stade 4, ce dernier lui propose de l’amener à l’hôpital à chaque fois qu’il va se faire traiter et lui demande aussi s’il accepterait de se faire prendre en photo.

Wolf se prend au jeu et hormis les photos prises à l’hôpital, qui sont plutôt de type reportage, les autres images prises hors hôpital sont inédites.

Tout ce que j’ai fait et ce que j’ai vécu devait-il me conduire là? A quoi cela sert d’être malade?

Toujours vêtu d’un pull vert, son pull fétiche, cheveux gris, visage acéré, grandes lunettes, on le voit couché dans la neige, debout devant la porte de son immeuble tenant à la main un sac, les mains jointes, le visage clair-obscur, absorbé dans ses pensées.

Son appartement est aussi un monde en soi: objets entassés, cartons remplis de souvenirs de famille, livres à foison, une accumulation de choses comme une tanière qui isole et protège.

Sens et absurdité de l'existence

A la vue de ces portraits, on oublie vite que Wolf est malade et on entre dans la découverte d’un personnage dont la santé physique est certes menacée, il mourra deux ans plus tard, mais dont la santé créative, humaine reste vive.

Le photographe romand réussit très bien à saisir cette vibration, cette fibre humaine, le lien entre les deux êtres, cette solitude aussi, ainsi que le sens ou l’absurdité de l’existence.

Tony Kunz présente ce travail, qui a gagné le Prix Focale - Ville de Nyon 2016, à la galerie Focale de Nyon jusqu'au 18 décembre.

Florence Grivel / aq